Fièvre jaune : un rappel est-il nécessaire pour les enfants ?

26 septembre 2019

Chez les tout petits, un rappel du vaccin contre la fièvre jaune pourrait être nécessaire. Une étude récente de l’Inserm révèle que les anticorps baissent nettement quelques années seulement après la première dose administrée à 9 mois.

Depuis 2013, l’OMS recommande une dose unique de vaccin contre la fièvre jaune pour une protection à vie. Et ce dès l’âge de 9 mois chez les enfants qui habitent ou se rendent dans les zones à risque de transmission de la maladie. Laquelle est véhiculée par différentes espèces de moustiques dans 34 pays d’Afrique et 13 d’Amérique latine. Mais comme les données sur l’efficacité à long terme de cette primovaccination manquaient chez le nourrisson, une équipe Inserm* s’est penchée sur ce sujet.

Une chute des anticorps 2 à 4 ans après le vaccin

Pour vérifier si les enfants vaccinés vers l’âge de 9 mois étaient toujours protégés plusieurs années après, les scientifiques se sont appuyés sur deux cohortes d’enfants du Mali (587 enfants) et du Ghana (436 enfants). Résultat, « dans la cohorte malienne, 4 ans et demi après la vaccination, le taux d’enfants séropositifs pour ces anticorps était de 69,7% alors qu’il avait atteint 96,7% juste après l’immunisation ». Dans la cohorte ghanéenne, « 2 ans et demi après, ce sont 39,4% d’enfants au total qui étaient considérés comme protégés contre 72,7% peu de temps après la vaccination ».

Ces résultats montrent « une chute importante des taux d’anticorps protecteurs dans les années qui suivent la vaccination, pratiquement de moitié, et qui prédit l’absence de protection contre l’infection pour de nombreux enfants », analysent les auteurs de ce travail. Un constat qui suggère « qu’un rappel de vaccin peut être nécessaire lorsque la 1ère vaccination est réalisée chez les 9-12 mois ». Une nécessité dans la mesure où « maintenir l’immunité contre le virus pendant l’enfance et à l’âge adulte est fondamental pour obtenir une couverture vaccinale au-delà du seuil de 80 % de la population afin de prévenir le risque d’épidémie », précisent les auteurs.

A noter : dans 85% des cas, la fièvre jaune n’entraîne pas de symptômes. Mais pour les 15% restant, la maladie évolue vers des atteintes du foie et des reins avec l’apparition d’une jaunisse, des troubles urinaires et des hémorragies, qui conduisent au décès dans environ la moitié des cas.

*José Enrique Mejía, du Centre de physiopathologie de Toulouse Purpan, en partenariat avec Cristina Domingo de l’Institut Robert Koch à Berlin, et des chercheurs aux États-Unis, au Ghana et au Mali, avec le soutien de la fondation Wellcome Trust

  • Source : Inserm, 20 septembre 2019 - vaccination-info-service.fr, consulté le 20 septembre 2019

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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