Flambée de peste à Madagascar

24 novembre 2014

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient d’annoncer une flambée de peste à Madagascar. A ce jour, 119 cas, dont 40 mortels ont été rapportés. Le risque de propagation du bacille dans la capitale, Antananarive, est bien présent.

Signalé le 4 novembre dernier par les autorités sanitaires du pays, le premier cas de peste avait été identifié le 31 août dans le village de Soamahatamana, dans le district de Tsiroanomandidy, à l’ouest de la capitale. L’homme contaminé est décédé le 3 septembre. Depuis lors, des cas d’infection par une entérobactérie Yersinia pestis ont été rapportés dans 16 districts de 7 régions de la grande île. Et Antananarivo a aussi été affectée par 2 cas dont un mortel depuis le début de la flambée.

« Il existe aujourd’hui un risque important de propagation rapide de la maladie au sein de la capitale, densément peuplée et au système sanitaire très faible », souligne l’OMS. Une situation d’autant plus difficile que « des résistances se sont développées (chez les puces transportant le bacille) contre l’insecticide deltaméthrine, utilisé pour les éliminer », poursuit l’organisation.

Une maladie effrayante

Synonyme de fléau, la peste est l’une des plus anciennes maladies infectieuses. Ayant fait des ravages en Europe au Moyen Âge à l’occasion de nombreuses épidémies, elle reste aujourd’hui endémique dans de nombreux endroits du monde. Cette pathologie très grave est une zoonose qui affecte principalement les rongeurs et se transmet par la piqure des puces. « En général, les individus infectés développent la peste bubonique », précise l’OMS. Cette forme de la maladie est caractérisée par des grosseurs au niveau des ganglions lymphatiques, appelés bubons. Ensuite, si la bactérie atteint les poumons, le malade développe une pneumonie, très contagieuse et transmissible par voie aérienne.

Diagnostiquée précocement, la peste bubonique peut être traitée efficacement par antibiotiques. Toutefois, si elle s’est aggravée en forme pneumonique, elle devient mortelle en moins de 24 heures.

Réaction immédiate

Rapidement, les autorités nationales, aidées par l’OMS et le financement de la Banque africaine du développement, à hauteur de 165 000 euros, ont mis en place des mesures pour endiguer la flambée. « Des équipements de protection personnels, de l’insecticide, du matériel pour le diffuser et des antibiotiques ont été fournis dans les régions concernées », a assuré l’organisation, qui ne recommande par ailleurs aucune restriction en matière de voyage et d’échanges commerciaux.

  • Source : OMS, 21 novembre 2014

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Laura Bourgault

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