Football : faire des têtes ralentit le cerveau

26 septembre 2024

En avril 2024, le défenseur Raphaël Varane – qui vient d’annoncer sa retraite– alertait sur le risque de commotions cérébrales inhérent à la pratique du football. Mais le jeu de tête présente d’autres risques. Selon des chercheurs canadiens, chaque coup ralentit brièvement l'activité cérébrale.

Pour passer, tirer ou dégager le ballon, le jeu de tête est monnaie courante au football. Différents travaux ont déjà montré qu’à partir d’un certain nombre de « têtes », le risque de troubles cognitifs augmente.

Mais selon les résultats d’une étude publiée dans les Annals of Biomedical Engineering, même après un simple coup de tête, le cerveau des joueurs montre immédiatement des signes d’un ralentissement momentané de son activité.

Des problèmes de concentration

Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe de l’Université de Colombie-Britannique au Canada a mené une expérience impliquant huit adultes en bonne santé. En laboratoire, les participants – équipés de capteurs d’électroencéphalographie et de protège-dents spéciaux – ont effectué des coups de tête sur un ballon, avec une intensité comparable à celle  d’un match. Cela a permis aux chercheurs de suivre simultanément l’activité cérébrale et les mouvements de la tête.

Les résultats ont montré une augmentation brève mais significative des ondes delta dans les instants suivant l’impact. Ces ondes sont généralement associées au sommeil et à la somnolence. Selon les auteurs, « cela pourrait perturber le traitement de l’information et entraîner des défauts d’attention chez les athlètes ».

Les scientifiques ont également noté que l’activité cérébrale de la plupart des participants est revenue rapidement à la normale. Cependant, certains ont montré des changements plus prononcés, suggérant des différences individuelles dans la réponse cérébrale. « Comprendre ces changements nous aide à évaluer la façon dont le cerveau réagit aux impacts et pourrait éclairer les futurs protocoles et directives de sécurité dans le sport », concluent-ils.

  • Source : Annals of Biomedical Engineering

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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