Formaldéhyde : un poison professionnel
10 décembre 2019
UlianaG/shutterstock.com
Cancérogène avéré, le formaldéhyde n’en est pas moins présent sur de nombreux lieux de travail. Quel est le niveau d’exposition des Français ? Les résultats viennent d’être publiés dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire.
Substance retrouvée dans les intérieurs*, le formaldéhyde est classé comme « cancérigène avéré pour l’homme** » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Depuis 2007, des réglementations imposent de remplacer le formaldéhyde par d’autres substances. Mais ce toxique envahit encore le monde du travail. C’est en tout cas la conclusion des auteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire qui ont analysé les taux d’exposition chez les travailleurs âgés de 20 à 74 ans, de 1982 à 2015.
Salariés et non salariés
Bonne nouvelle, le nombre de salariés exposés a nettement diminué passant de « 822 000 en 1982, contre 90 000 en 2015 ». Chez les salariés, l’agriculture, les constructions spécialisées (menuiserie, métallurgie…) et les activités liées à la santé humaine figurent parmi les secteurs d’activité les plus touchés. Chez les non-salariés (travailleurs individuels à leurs comptes), les deux premiers secteurs sont aussi l’agriculture et les constructions spécialisées. En troisième position on trouve celui des services à la personne.
Cet écart salarié/non salarié est particulièrement significatif dans la population féminine. « La proportion de femmes exposées au formaldéhyde est 13 fois plus élevée chez les non salariées par rapport aux salariées. » Dans le régime non salarié, les femmes les plus concernées travaillent dans le secteur de l’artisanat (la manucure, l’esthétique, le textile et le cuir) et celui de l’agriculture.
*produits de construction, d’ameublement…
**Le formaldéhyde a été classé comme substance cancérogène avérée (groupe 1) pour le cancer du nasopharynx en 2004 par le Centre international de recherche sur le cancer, puis pour les leucémies en 2012.
-
Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°33, Santé publique France, le 10 décembre 2019
-
Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet