Forte hausse des infections à méningocoque en France depuis le début de l’année

13 mars 2025

Les premiers mois de 2025 ont été marqués par une recrudescence inquiétante des infections invasives à méningocoque en France. Selon les dernières données publiées par Santé publique France, 95 cas ont été déclarés en janvier et 89 en février. Des chiffres nettement supérieurs à ceux observés durant les années précédentes sur la même période.

Les infections invasives à méningocoque (IIM) sont des maladies bactériennes particulièrement graves. Elles peuvent se manifester sous forme de méningite ou de septicémie. Ces infections sont d’autant plus préoccupantes qu’elles entraînent le décès dans 10 à 12 % des cas et laissent des séquelles permanentes chez 20 à 25 % des patients touchés.

Lyon et Rennes, deux clusters

Si la hausse des cas semble toucher l’ensemble de l’Hexagone, Santé publique France a identifié plusieurs regroupements de cas depuis le début de l’année. À Lyon (Rhône), un cluster d’IIM du sérogroupe B a été détecté en janvier parmi des étudiants d’un IUT, conduisant à une campagne de vaccination ciblée. À Rennes (Ille-et-Vilaine), six cas causés par la même souche bactérienne ont été recensés entre décembre 2024 et février 2025, touchant à la fois une famille et des groupes d’étudiants sans lien apparent entre eux.

Une hausse inquiétante des sérogroupes W et Y

Outre le sérogroupe B, l’agence sanitaire signale une augmentation des infections liées aux sérogroupes W et Y depuis 2022. Cette tendance a motivé la mise en place de nouvelles recommandations vaccinales en vigueur depuis le 1er janvier 2025.

Vaccination : une protection essentielle

En France, les infections graves à méningocoques touchent en priorité les nourrissons, les jeunes enfants de 1 à 4 ans et les adolescents et jeunes adultes. Pour faire face à cette menace, les autorités sanitaires ont renforcé le calendrier vaccinal :

  • Pour les nourrissons : depuis le 1er janvier 2025, la vaccination contre le méningocoque B et contre les méningocoques ACWY est devenue obligatoire.
  • Pour les adolescents et jeunes adultes : la vaccination contre les méningocoques ACWY est recommandée entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 24 ans.

Cette stratégie vise non seulement à protéger directement les individus vaccinés, mais également à réduire la circulation du méningocoque dans la population générale, créant ainsi une protection collective.
Dans ce contexte épidémique, les professionnels de santé appellent à la vigilance et rappellent l’importance de consulter rapidement en cas de symptômes évocateurs : fièvre, maux de tête intenses, raideur de la nuque ou apparition de taches rougeâtres sur la peau.

  • Source : Santé publique France

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils