Fracture de hanche : un désastre bien évitable
23 janvier 2003
Savez-vous que la fracture de hanche tue plus que le cancer du sein ou que la route ? Chaque année en France, 50 000 personnes en sont victimes. Un chiffre qui, selon les spécialistes, devrait doubler d’ici 2050. Sachant que le quart des victimes de ces fractures décèdent dans l’année qui suit, c’est un véritable drame.
Le responsable, c’est l’ostéoporose. Une maladie qualifiée « d’épidémie silencieuse » mais qui n’est pas si silencieuse que cela en fait. Car des signes d’alertes existent. « On n’accorde pas assez d’importance aux banales fractures du poignet, qui sont 45 000 chaque année en France et qui traduisent la présence d’une ostéoporose » note ainsi le Pr. Pierre-Jean Meunier, du CHU de Lyon.
Souvent explique-t-il, « les malades voire les médecins, imputent ces fractures à une chute. Alors qu’en fait 90% de ces personnes ont une ostéoporose avérée. Car une simple chute de sa hauteur ne provoque pas normalement, chez un individu sans ostéoporose, de fracture du poignet. » Passé 50 ans, toute fracture doit donc faire évoquer l’ostéoporose. Car à terme ses conséquences peuvent être dramatiques, comme le tassement vertébral et la fracture de hanche.
C’est pourquoi il est indispensable de traiter la maladie dès qu’elle est détectée. Certains médicaments ont un effet reconstructeur sur les os, permettant d’augmenter la densité osseuse et réduisant le risque de fracture grâce à la prise d’un seul comprimé par semaine ! Le public est aujourd’hui sensibilisé à la prévention des cancers ou des maladies cardiovasculaires. Mais pas encore assez aux dangers de l’ostéoporose qui, bien que silencieuse, fauche elle aussi bien des vies, bien trop tôt.