France : un ambassadeur glorieux, ce n’est pas la gloire…

10 juin 2004

Un délégué qui déchire sans vergogne 4 pages du volume des Résolutions et Décisions et des Annexes d’une Assemblée de l’OMS, cela vous secoue les diplomates les plus rassis. Les couloirs du Palais des Nations à Genève, en bruissent encore…

Ainsi devons-nous à l’un des membres suppléants de la délégation française à la dernière assemblée de l’OMS, une peu reluisante renommée. Directrice du développement et de la coopération technique au Ministère des Affaires étrangères, parée du titre d’Ambassadrice pour le VIH/SIDA et les Maladies transmissibles, la dame en question n’est pas exactement n’importe qui. Elle en est d’ailleurs manifestement convaincue et l’a montré sans ambages à Genève, il y a quelques jours.

Sans doute soucieuse d’être toujours parfaitement informée, notre déléguée (suppléante il est vrai) a éprouvé le besoin de rafraîchir ses connaissances concernant la Stratégie mondiale du secteur de la santé contre le VIH/SIDA. Il lui fallait pour ce faire consulter la résolution ad hoc de la 56ème assemblée générale de l’OMS, tenue en mai 2003. L’Organisation étant bien tenue il lui a suffit de réclamer aux appariteurs le volume renfermant l’ensemble des-dites résolutions. Il lui fut procuré séance tenante.

Là où les choses se corsent c’est que Son Excellence, pour consulter à son aise les pages 66 et 67 contenant la résolution WHA56.30, a purement et simplement arraché les pages 65 à 68 du volume ! Au grand dam de ceux qui étaient là pour la servir. Ils ne purent que souligner qu’une photocopie eut mieux fait l’affaire. La réponse a fusé, impériale : “je n’allais tout de même pas transporter tout le volume. Tant qu’à le jeter, autant vous le laisser.” Directrice du développement peut-être, mais pas du développement durable… Il y a des jours où l’on n’est pas plus fier que cela d’être français. Pourtant que la Dame se rassure : le corpus delicti n’a pas été jeté. Nous le conservons précieusement à la Rédaction, pour le cas où elle aurait besoin d’autres éléments.

  • Source : AFSSaPS, 26 mai 2004

Destination Santé
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