Frelon asiatique : le dioxyde de soufre autorisé…sous conditions
02 octobre 2013
La chasse au frelon asiatique est ouverte. ©J. Touroult
Les ministères chargés de l’écologie et de l’agriculture autorisent – à titre dérogatoire et temporaire- l’utilisation du dioxyde de soufre pour lutter contre le frelon asiatique. Si ce produit a semble-t-il, peu d’impact sur l’environnement, il présente de nombreux dangers pour les utilisateurs.
Introduit accidentellement en France en 2004, le frelon asiatique colonise aujourd’hui le quart sud-ouest de la France et poursuit sa progression. Par ses actions de prédation sur les abeilles domestiques, il nuit aux activités apicoles, à la biodiversité et à la pollinisation. C’est pourquoi le gouvernement a décidé en 2012 son classement comme « espèce exotique envahissante et nuisible ».
Peu d’impact sur l’environnement ?
Pour lutter efficacement, les apiculteurs ont milité pour l’utilisation du dioxyde de soufre. Problème, ce produit ne fait pas partie des biocides insecticides autorisés. Il est interdit depuis 2007 pour cet usage. Cependant les dégâts provoqués par le frelon asiatique sont tels que le gouvernement a décidé de répondre positivement à la demande des apiculteurs.
Par arrêté du 21 août 2013, les autorités ont ainsi donné leur accord pour l’utilisation, à titre dérogatoire pendant 120 jours, du dioxyde de soufre. Selon l’avis de l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES), ce dernier présente des dangers importants – toxicité aiguë par inhalation – pour les professionnels amenés à le manipuler. C’est pourquoi les ministères en charge de l’écologie et de l’agriculture soulignent que l’utilisation du dioxyde de soufre sera réservée à des opérateurs préalablement formés à sa manipulation. En revanche son impact semble plus limité sur les milieux aquatiques naturels.
Beaucoup plus écolo, mais moins connu…
Toujours pour lutter contre les frelons asiatiques, un apiculteur breton a eu une autre idée. Ainsi que le rapportent nos confrères du Télégramme, la méthode à laquelle il recourt est assez simple : il a tout bonnement introduit… des poulets à proximité de ses ruches, pour en protéger les abeilles massacrées par des frelons asiatiques. Les résultats semble-t-il, sont plutôt satisfaisants. Non seulement les poulets font “le ménage” autour des ruches en prélevant les abeilles mortes ou en fin de vie, mais en outre ils guettent les frelons dont ils goûtent particulièrement la forte teneur en protéines. Du coup, le nombre de nids de frelons avortés autour de son élevage, est en nette progression. A méditer…
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot
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Source : ministère de l’Environnement, du Développement durable et de l’Energie, ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, 10 septembre 2013