Fukushima : des risques de cancer identifiés chez les nourrissons
28 février 2013
Selon les dernières conclusions d’experts internationaux réunis par l’OMS, les risques pour la santé liés à l’accident survenu le 11 mars 2011 à la centrale nucléaire de Fukushima « sont faibles pour la population générale ». Et ceci, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du Japon. Les auteurs apportent toutefois des nuances, notamment au niveau du risque de cancers au sein des populations qui vivaient à proximité de la centrale.
Dans son dernier rapport sur l’accident nucléaire de Fukushima, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) observe que le risque pour certains cancers a augmenté parmi certaines catégories de populations. « Le principal motif de préoccupation évoqué dans ce rapport concerne certains cancers liés à des zones et à des facteurs démographiques particuliers », explique le Dr Maria Neira, directeur du Département Santé publique et environnement à l’OMS.
Pour les personnes situées dans la zone la plus contaminée, la plus proche de la centrale nucléaire, l’augmentation des risques de cancer s’établit à :
- 4% environ pour l’ensemble des cancers solides (dérivés des organes), chez les nourrissons, surtout de sexe féminin ;
- 6% environ pour le cancer du sein, toujours dans le même groupe de population ;
- 7% environ pour la leucémie, chez les nourrissons masculins exposés;
- 70% au maximum pour le cancer de la thyroïde, chez les sujets de sexe féminin exposés lorsqu’ils étaient nourrissons.
Suivre en permanence les populations proches de la centrale
Par ailleurs, le rapport consacre toute une partie aux équipes d’urgence qui sont intervenus sur la centrale. Les deux tiers environ de ces professionnels présenteraient des risques de cancer semblables à ceux de la population générale. pour un tiers, ces derniers seraient majorés.
Ce document de presque 200 pages précise également que les doses de rayonnement de la centrale nucléaire ne devraient pas augmenter l’incidence des fausses couches et celle des enfants des morts-nés… Selon le Dr Maria Neira, « il faut surveiller à long terme l’état de santé des personnes exposées à un risque élevé tout en fournissant les services de suivi médical et de soutien ».
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot