Furosémide : TEVA ouvre les… 70 000 boîtes

18 juin 2013

© Copie d’écran www.teva-france.fr

« La piste humaine va être suivie », a indiqué Erick Roche vendredi 14 juin. Le président de TEVA France s’exprimait sur l’enquête concernant l’erreur de conditionnement signalée dans des boîtes de Furosémide 40mg TEVA. Suite aux contrôles effectués par l’ANSM sur son site de Sens (Yonne), le laboratoire fait toujours l’objet d’une enquête préliminaire menée par le Parquet de Paris. Toutes les boîtes des deux lots soupçonnés de renfermer des somnifères vont être ouvertes. Pour le moment, seulement 4% de l’ensemble a été vérifié. Un travail de longue haleine qui n’a révélé, à ce stade, aucune erreur de conformité.

« Les pistes industrielle et technique ont été écartées », a indiqué à l’agence de presse Destination Santé un porte-parole de TEVA France. En effet, « les premières constatations (des inspecteurs de l’ANSM) [n’avaient] pas permis d’identifier de défaut dans l’organisation, les pratiques ou les équipements de nature à conduire les autorités sanitaires à interrompre l’activité du site », indiquait l’ANSM dès mardi 11 juin. Les inspecteurs ont « vérifié les différentes étapes de la chaîne de conditionnement : l’approvisionnement, la réception sur le site, l’opération de conditionnement et la libération des lots. »

Pour autant, « il n’est pas exclu que la justice nous demande de poursuivre notre travail ou de compléter l’inspection », ajoute un représentant de l’agence du médicament. Pour le moment, « la piste humaine va être investiguée par le Parquet de Paris », reprend un porte-parole du génériqueur. Celui-ci doit, pendant ce temps, « vérifier de manière systématique les boîtes des lots retirés », indique l’ANSM.

1 445 boîtes vérifiées

« Toutes les boîtes des deux lots de la spécialité Furosémide TEVA 40 mg (lot Y175 et lot Y176- exp 08/2015) ont été retournées au laboratoire, soit 190 000 boîtes », a précisé le porte-parole du laboratoire. Toutefois, seulement les médicaments en circulation, dans les pharmacie ou chez les patients, vont être examinées. « A la date du mercredi 19 juin, 3 000 ont été ouvertes et ‘déblistérées’, afin de vérifier qu’aucun comprimé de zopiclone ne s’y trouvait », a indiqué Erick Roche lors d’une conférence de presse à Paris. Pour l’heure, aucun somnifère n’a été retrouvé dans les boîtes ouvertes, sous contrôle d’huissier. Il reste donc 67 000 boîtes à ouvrir. « Ce qui devrait prendre environ 1 mois », a précisé le président de TEVA France.

Rappelons que cette enquête fait suite à l’identification d’un problème de conditionnement du médicament. Des comprimés de Furosémide 40mg TEVA (un diurétique) étaient susceptibles d’être remplacés ponctuellement par des comprimés de zopiclone (un somnifère). Par mesure de précaution, l’ANSM avait demandé aux patients de rapporter chez leur pharmacien toutes les boîtes qui leur auraient été délivrées, sans distinction de numéro de lots.

Concernant les décès soupçonnés être en lien avec cette erreur de conditionnement, l’ANSM ne se prononce pas. « Nous avons recensé 2 décès et une hospitalisation chez des patients sous furosémide », précise seulement le porte-parole de l’agence.

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Conférence de presse d'Erick Roche, 19 juin 2013 - ANSM, 17 juin 2013 – TEVA France, 17 juin 2013

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