Gare aux amphét’ cachées !

22 décembre 2003

Après les graisses, le sel et les sucres affublés du même qualificatif, voici venu le temps des « amphétamines cachées ». Dans ses deux derniers numéros, la Revue Prescrire épingle sous ce vocable plusieurs catégories de médicaments.

Et parfois même des produits largement consommés. Ce que l’on appelle dans le jargon professionnel des « blockbusters »… Premiers visés : les coupe-faim, une application traditionnelle des amphétamines dont l’utilisation avait été en apparence supprimée. En apparence seulement puisque la revue signale la sibutramine, toujours disponible mais dont « la prescription a été restreinte à certains spécialistes. »

Elle souligne également le cas du bupropion, commercialisé aux fins de sevrage tabagique. Ce produit « structurellement proche des psycho stimulants amphétaminiques (présenterait) des bénéfices incertains, au mieux modestes. » Pas étonnant dans ces conditions que figurent parmi ses effets secondaires « des troubles psychiques (…), des diminutions de poids, des hypertensions artérielles » Pas surprenant non plus que l’AFSSaPS signale que « les médecins doivent connaître la possibilité d’usage détourné du bupropion LP dans un but psycho stimulant et/ou récréatif ». Autant de données qui s’appliquent aux amphétamines les plus classiques… Entre septembre 2001 et septembre 2002 le centre de pharmacovigilance de Saint Etienne a recueilli 1 047 observations d’effets secondaires dont 262 cas graves. Avec « 45 cas de troubles convulsifs, 43 de troubles psychiatriques graves dont 12 suicides ou tentatives de suicide, 8 cas d’idées suicidaires, 8 cas de dépression, 211 cas d’insomnie et 126 d’anxiété »…

Egalement signalé, le benfluorex prescrit dans le traitement du diabète mais également (hors autorisation) avec une visée amaigrissante. Et enfin les dérivés de l’éphédrine, utilisés à titre de « décongestionnant » nasal. Ces produits extrêmement populaires sont également dangereux. D’où l’interdiction récente de la phénylpropanolamine… qui a provoqué un report sur des préparations magistrales à base d’éphédrine. Incorrigibles Français ! Mais dans ce cas, la parade est intervenue il y a quelques semaines. L’AFSSaPS en effet, vient purement et simplement d’interdire « l’importation, la préparation, la prescription et la délivrance » de telles préparations. Pour faire bonne mesure la même interdiction prévaut pour les préparations homéopathiques. Sinon pour tenir compte d’une improbable efficacité, du moins pour tarir le flux des matières premières.

  • Source : La revue Prescrire, Tome 23 n°43 p. 677-9 et n°245 p. 833

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