Grève de la faim : quels effets sur le corps ?

04 mars 2025

La grève de la faim est souvent réalisée dans un but de protestation, politique ou non. Mais cette méthode ne va pas sans risque pour la santé. Voici ce qui se produit dans le corps humain lorsqu’un individu cesse volontairement de s’alimenter durant des semaines, voire des mois.

Nous avons tous déjà ressenti ce petit creux dans le ventre, signal qu’il est temps de passer à table. Maintenant, imaginez ce que vous sentiriez si vous n’aviez rien ingéré quand votre estomac avait commencé à grogner. Et ce pendant des jours et des jours. C’est ce qu’expérimentent les personnes qui décident d’entamer une grève de la faim.

Le corps souffre

Première étape, assez rapidement, les douleurs de faim, causées par de fortes contractions de l’estomac lorsqu’il est vide s’intensifient. Celles-ci disparaissent néanmoins au bout de deux ou trois jours. Passé le troisième jour, le corps commence à puiser dans les protéines musculaires pour fabriquer du glucose, un sucre indispensable au métabolisme des cellules. A ce stade déjà, le niveau de potassium chute dangereusement et le corps commence à perdre du muscle.

Après deux semaines sans alimentation, des symptômes sévères se font sentir : des troubles du sommeil, des difficultés à se tenir debout, des vertiges, une perte de coordination, le rythme cardiaque ralentit et la sensation de froid s’installe durablement. Des effets neurologiques interviennent aussi, comme des troubles cognitifs, une perte de la vision et une altération des capacités moteurs en général.

Au bout d’un mois environ, des complications sévères et permanentes se sont installées. Il peut être difficile d’avaler ne serait-ce que de l’eau. La vue et l’ouïe sont altérées et même la respiration peut devenir compliquée. La défaillance d’un ou plusieurs organes peut alors intervenir à tout moment. Le risque de mort brutale due à une infection sévère ou à une défaillance cardiovasculaire est élevé.

A noter : Pour interrompre une grève de la faim, il ne suffit pas de se nourrir à nouveau comme avant. Une prise en charge et un suivi médical est impératif sous peine d’être exposé à un syndrome mortel de la réalimentation, dû à l’adaptation du métabolisme à l’absence de nutrition.

  • Source : Université d’Istanbul – Live Science - California Correctional Health Care Services

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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