Grippe A (H1N1) : recherche tous azimuts pour éviter… le grippage

14 septembre 2009

Depuis l’annonce pour l’automne d’une campagne de vaccination de masse contre la grippe A (H1N1), bien des questions demeurent sans réponse : les candidats-vaccins sont-ils réellement efficaces ? Sont-ils sans danger ?

Décidée à y répondre, l’Alliance nationale des Sciences de la Vie et de la Santé lance plusieurs projets de recherche. Les travaux débuteront fin septembre, avec une priorité au suivi de diverses fractions de la population générale. Quatre cohortes ont été constituées, porteuses d’acronymes barbares : CoPanflu, FluCo, FluHop, CoFluPreg.

CoPanflu qui incluera 1 000 ménages suivis sur deux ans, est coordonnée par Fabrice Carrat, de l’Université Pierre et Marie Curie (Paris) – INSERM. Pour lui, l’objectif est « d’identifier les facteurs de risque épidémiologiques, immunologiques et virologiques d’infection par le virus H1N1 » ;
FluCo prend en compte 1 500 patients volontaires atteints de la nouvelle grippe. Ils seront suivis durant toute la durée de l’épidémie. Ce groupe comptera 500 personnes atteintes de formes graves de la maladie ;
FluHop : 180 personnels hospitaliers suivis pendant trois mois. Il s’agit d’observer leur réponse immunitaire, après vaccination contre les grippes « saisonnière » et « pandémique » ;
CoFluPreg : cette cohorte de 2 000 femmes enceintes volontaires sera suivie durant toute l’épidémie. L’objectif est de mesurer l’incidence de la grippe pandémique et surtout d’évaluer les conséquences maternelles et périnatales de l’infection.

Evaluation des vaccins chez les femmes enceintes et les patients immunodéprimés

Par ailleurs, « nous lancerons vers la mi-octobre différents essais pour évaluer l’efficacité, la tolérance et l’immunogénicité des vaccins chez certaines populations à risque » explique le Pr Jean-François Delfraissy. Directeur de l’Institut thématique multi-organismes Microbiologie et Maladies infectieuses (IMMI) – membre de l’Alliance nationale des Sciences de la Vie et de la Santé – il dirige également l’Agence nationale de Recherche contre le SIDA (ANRS).

Trois vaccins (adjuvantés et non-adjuvantés) seront étudiés : ceux du Britannique GlaxoSmithKline (GSK), du Suisse Novartis et du Français Sanofi pasteur. « Un essai vaccinal sans adjuvant portera sur la femme enceinte, un autre concernera des transplantés rénaux. Enfin, un essai avec adjuvant sera lancé chez des patients infectés par le VIH » précise le Pr Delfraissy. « Tous ces vaccins auront obtenu préalablement leurs Autorisations de Mise sur le Marché (AMM). Nous allons uniquement nous intéresser à des populations qui, faute de temps, n’ont pas pu être incluses dans les études menées par les fabricants ».

Ces travaux sont d’une importance majeure. Le nouveau virus est imprévisible. Dimanche à Saint-Etienne, un jeune homme de 26 ans, par ailleurs en bonne santé, a succombé à la maladie. Et les spécialistes manquent de recul face à des vaccins élaborés dans l’urgence.

En revanche, pas question de verser dans la précipitation. « Les premiers résultats de cette série de travaux ne seront pas disponibles avant le début novembre » prévient Jean-François Delfraissy. Sera-t-il trop tard pour freiner la progression du virus ? Selon les dernières estimations des Groupes Régionaux d’Observation de la Grippe (GROG), il aurait déjà infecté 25 000 personnes en France.

  • Source : conférence de presse à l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM), Alliance nationale des Sciences de la Vie et de la Santé, Réseau GROG, 11 septembre 2009, CHU de Saint-Etienne, 12 septembre 2009

Destination Santé
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