Grippe aviaire H3N8 : un premier décès en Chine
13 avril 2023
Alors que l’OMS a révélé mardi le premier décès dû à la grippe aviaire H3N8, faut-il s’inquiéter d’une propagation du virus à l’homme ? On fait le point sur ce sous-type de grippe A, observé pour la première fois au début des années 2000, aux Etats-Unis.
Une femme de 56 ans est décédée en Chine du virus H3N8. Il s’agit de la première victime humaine connue de ce sous-type de grippe aviaire. Selon le communiqué de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), publié mardi 11 avril, la patiente, résidente de la province du Guangdong, était malade depuis le 22 février 2023. Hospitalisée le 3 mars, elle est morte le 16 mars dernier.
Toujours selon l’OMS, deux autres cas de contamination humaine par le sous-type H3N8 sont connus, recensés en avril et mai 2022, en Chine également.
Qu’est-ce que la grippe aviaire H3N8 ?
La grippe aviaire est une infection provoquée par des virus de type A. Il s’agit d’une maladie qui touche tout particulièrement les oiseaux, mais aussi certains mammifères, et qui est particulièrement virulente et meurtrière dans les élevages de volailles.
Le virus H3N8, sous-type de la grippe A, a d’abord été repéré dans les populations de chiens et de chevaux aux Etats-Unis au tout début des années 2000. On l’a aussi retrouvé chez des phoques, morts d’une pneumonie, également aux USA (Nouvelle-Angleterre), en 2011. « Le virus H3N8 est souvent détecté chez les animaux. Il s’agit du sous-type de virus le plus fréquemment observé chez les oiseaux », explique l’OMS.
Quels sont les symptômes de la grippe aviaire H3N8 ?
Une infection humaine par un virus aviaire peut être asymptomatique ou provoquer une maladie. La patiente décédée en Chine est morte d’une pneumonie sévère.
« Selon les facteurs liés au sous-type concerné et à l’individu infecté, les symptômes peuvent aller de la conjonctivité à d’autres symptômes légers comme un état grippal, à une maladie respiratoire aiguë sévère et parfois, à la mort », énumère l’OMS.
Quels risques pour l’homme ?
Pour l’heure aucun cas de transmission d’homme à homme n’est connu pour ce sous-type de virus. Pour l’ensemble des virus de grippes aviaires, seuls de « très rares cas de transmission entre humains du virus H5N1 » ont été observés, « restés épisodiques », note l’Institut Pasteur. Présent en Asie et pathogène pour l’homme, le virus H5N1 a réussi de nombreuses fois à franchir la barrière de l’espèce.
Les trois cas chinois du virus H3N8 ont tous été exposés, de façon directe ou indirecte à des volailles infectées, rapporte l’OMS. Concernant la patiente décédée, elle avait été exposée à des volailles et à la présence d’oiseaux sauvages à proximité de son domicile. L’autorité sanitaire s’attend ainsi à la survenue d’autres cas humains, sporadiques, liés à l’exposition de certaines populations à la volaille contaminée.
Selon l’OMS, le virus H3N8 n’a pas la possibilité de se transmettre facilement et durablement entre humains. Elle juge faible le risque de propagation interhumaine de la maladie. Mais la multiplication des zoonoses et la forte présence dans le monde des virus de grippes aviaires, en constante évolution, nécessitent une surveillance accrue des populations humaines et animales, plaide l’Organisation. Objectif : prévenir une mutation qui permettrait une transmission interhumaine.