La fièvre Q, une zoonose méconnue
10 mars 2023
Parmi les nombreuses zoonoses, la fièvre Q est encore peu connue. Pourtant, elle peut, dans certains cas, être grave. Présentation.
Causée par la bactérie Coxiella burnetii, la fièvre Q est une maladie infectieuse qui touche de nombreuses espèces animales, parmi lesquelles les vaches, les moutons et les chèvres, ainsi que certains oiseaux et arthropodes. Mais il s’agit bien d’une zoonose, c’est-à-dire qu’elle peut se transmettre à l’humain.
Comment s’attrape la fièvre Q ? Chez l’être humain, cette infection survient principalement suite à « l’inhalation de poussières contaminées par des bactéries présentes dans le placenta et des fientes d’oiseaux ou des matières fécales d’animaux infectés », décrit l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). « D’autres modes de transmission, tels que l’eau contaminée ou les excréments d’arthropodes infectés sont rares. »
Quels symptômes ? Cette maladie « peut induire des symptômes grippaux, notamment de la fièvre et des maux de tête, une diarrhée et des vomissements », poursuit l’Efsa. « Dans certains cas graves, elle peut causer une pneumonie et une hépatite. » Enfin, « la fièvre Q peut devenir chronique, si l’infection dure plus de 6 mois ».
Mieux connaître les souches de la bactérie
Il existe de très nombreuses souches de la Coxiella burnetii. C’est pourquoi le laboratoire de Sophia Antipolis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a participé à une vaste analyse génétique. Publié en novembre 2022 dans la revue Frontiers in Microbiology, ce travail constitue la plus vaste analyse génétique au monde pour ce pathogène : 75 génomes ont été séquencés, dont 65 nouveaux. « La comparaison des génomes des souches de bactérie a permis d’obtenir son pangénome, c’est-à-dire les parties du génome communes à toutes les souches », précise l’Anses.
Les chercheurs souhaitent poursuivre ce travail pour « pour en particulier disposer de souches de Coxiella burnetii isolées chez des patients et dans les élevages d’une même zone géographique », poursuit l’agence. « Ceci permettra de mieux comprendre les scenarii de transmission et les risques d’exposition, de détecter rapidement certaines souches hyper-virulentes ou hyper-disséminables, et le cas échéant de tracer l’origine d’une épidémie éventuelle. »