Grippe aviaire : la riposte se prépare…

Contre le H5N1, le virus de la grippe aviaire, les producteurs de vaccins sont quasiment prêts. En revanche, il faudrait patienter environ trois mois pour produire un vaccin contre un virus “mutant” tant redouté par les spécialistes.

Le Dr Luc Hessel est le Directeur des Affaires médicales Europe d’Aventis Pasteur-MSD, l’un des premiers producteur de vaccins au monde. Et face aux menaces de pandémie que fait peser une éventuelle mutation du virus de la grippe aviaire, il nous confirme que les producteurs de vaccins se tiennent prêts à réagir au plus vite.

“Depuis le mois d’avril dernier, nos laboratoires travaillent sur la fabrication d’un vaccin prototype contre H5N1” nous explique-t-il. “Actuellement nous en sommes à la mise sous forme pharmaceutique. Il pourrait donc être testé chez l’homme d’ici la fin de l’année“. Et éventuellement être produit à grande échelle dans le cas où la contamination s’effectuerait d’homme à homme, ce qui pour l’heure n’a jamais été observé.

La crainte actuelle des spécialistes reste l’émergence d’un virus mutant, qui pourrait naître d’un “mélange” entre le virus de la grippe humaine et celui qui émerge des populations aviaires. “Dans pareil cas et sachant que c’est une hypothèse que nous anticipons, il nous faudrait environ trois mois pour produire un vaccin” poursuit-il.

Et trois mois, c’est un délai relativement court sachant qu’une durée de 6 mois est généralement nécessaire pour fabriquer le vaccin anti-grippal classique. Lequel rappelons-le est cultivé sur des oeufs embryonnés de poule. “Avec un oeuf, nous faisons entre une et trois doses de vaccins. Mais comme pour le vaccin antigrippal nous utilisons trois souches différentes, il nous faut deux voire trois oeufs par dose. Enfin, 70% du temps de production d’un vaccin est consacré à d’indispensables contrôles de qualité. Dans le cas d’une pandémie, trois mois reste donc un temps record quasiment incompressible“. Et en trois mois, le virus peut faire beaucoup de chemin…

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  Source : photo : FAO/photo/3312