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« Oui, bien sûr, il est encore temps de se faire vacciner », lance le Pr Bruno Lina, directeur du centre national de référence contre la grippe de Lyon. Alors que l’épidémie n’a pas commencé, le médecin s’adresse aux personnes à risque, vulnérables en cas de grippe.
En France, la vaccination grippe est recommandée aux plus de 12 millions de personnes à risque de complications et d’hospitalisations suite à une grippe. C’est le cas des personnes âgés de 65 ans et plus, des patients atteints de certaines maladies chroniques (comme par exemple l’asthme, le diabète…) à partir de l’âge de 6 mois, et des femmes enceintes. Cette année, l’acte vaccinal est d’autant plus simple que ces personnes peuvent se faire vacciner chez leur médecin mais aussi chez leur pharmacien. Sans oublier les infirmières et les sages-femmes, également habilitées à vacciner contre la grippe.
« La vaccination représente le moyen le plus efficace de prévention de la grippe saisonnière en complément des mesures barrières », souligne le Pr Lina, les yeux rivés sur « les quatre souches de virus à surveiller », cette saison. A savoir : A/H1N1, B/Yamagata, A/H3N2 et B/Victoria. « D’une manière générale, les deux premières souches évoluent peu et sont souvent identiques à celles contenues dans les vaccins grippaux », enchaîne le virologue. « Quant à la souche A/H3N2, elle varie généralement beaucoup ». Enfin, concernant la dernière souche : B/Victoria, « deux virus de ce type peuvent circuler. L’un sera proche du vaccin, l’autre non. Et pour l’heure, nous ne savons pas puisque l’épidémie n’a pas démarré ». L’observation conduite sur plusieurs années montre que le pic épidémique se situe bien souvent courant février.
Toujours est-il « que nous sommes bien sûr toujours dans les temps pour la vaccination », insiste le Pr Lina. Et pour cause, « une personne qui se fait vacciner commence à être protégée deux semaines après. Et elle l’est pleinement, au bout de trois semaines. Donc si elle se fait immuniser ces jours-ci, sa protection sera en place avant que l’épidémie ne survienne. C’est parfait ainsi ».
Une fois que celle-ci aura démarré, il ne sera pas trop tard pour autant. « Seulement, l’objectif durant ces 2 à 3 semaines de latence, sera de repousser le virus et c’est tout l’enjeu des mesures barrières ». A savoir : se laver les mains régulièrement à l’eau et au savon, tousser ou éternuer dans son coude pour conserver ses mains propres, utiliser des mouchoirs à usage unique et porter un masque jetable pour ne pas contaminer un proche vulnérable comme une personne âgée, une femme enceinte ou un nourrisson.
Source : Interview du Pr Bruno Lina, 3 décembre 2019
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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