Grippe saisonnière : la vaccination pour prévenir aussi les complications
17 novembre 2022
Personnes âgées de 65 ans et plus, malades chroniques, femmes enceintes… le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière représente l’occasion de sensibiliser les populations à risque de grippe sévère ou compliquée, notamment sur le plan cardiovasculaire. Et de s’appuyer sur les bénéfices de la prévention : vaccination et gestes barrières.
Les épidémies de grippe saisonnière se succèdent mais ne se ressemblent pas ! Selon les années, entre 2 et 6 millions de personnes en France sont frappées par cette infection, responsable d’environ 10 000 décès chaque année. La saison dernière a été marquée par la survenue d’une épidémie « atypique », comme l’a qualifiée Santé Publique France, illustrant ainsi le caractère imprévisible de cette maladie virale et contagieuse. « Effectivement, nous avons constaté des débuts plus ou moins précoces en fonction des régions. Mais le pic n’est survenu qu’en avril. Il a été très tardif », souligne le Dr Astrid Ménard, médecin responsable du centre vaccination du CH de Pau. Quant au niveau d’intensité, il a été plutôt modéré, après une quasi-absence d’épidémie en 2020-2021. « Mais cela ne signifie pas que les virus grippaux vont disparaître. Il y a eu une circulation diminuée du fait des mesures barrières », reprend le médecin, qui concède « qu’avec la grippe, on ne sait jamais à quoi s’attendre en termes de virulence. D’autant plus en période de coexistence avec la Covid-19. En revanche, une certitude : sur des populations âgées, à risque, il y a toujours des risques de complications. ».
Un caractère imprévisible
Ces populations les plus à risque de complications et visées par la campagne de vaccination sont les personnes âgées de 65 ans et plus, les personnes de moins de 65 ans souffrant de certaines maladies chroniques, les femmes enceintes et les patients souffrant d’obésité. Mais aussi l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois à risque de grippe grave et celui des personnes immunodéprimées. En ces temps aussi imprévisibles qu’incertains, la vaccination constitue, en complément des gestes barrières, « le seul traitement préventif efficace pour limiter la transmission du virus. En particulier parmi les patients âgés qui présentent des comorbidités. Les virus grippaux stimulent le système immunitaire au point d’augmenter les risques de complications cardio-vasculaires. Il existe également un risque de décompensation des maladies sous-jacentes pré existantes », insiste le Dr Ménard.
Prévention cardiovasculaire
Et si elle protège du risque d’infection grippale, « la vaccination diminue aussi le risque de complications pulmonaires type bronchopneumopathie, mais aussi extra-pulmonaires », enchaîne la médecin paloise. En particulier au niveau cardiovasculaire : d’après une étude britannique de 2018 réalisée auprès de personnes âgées de 40 ans et plus, après une grippe, le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) est multiplié par 8, au cours du mois qui suit. Et celui d’infarctus du myocarde est potentiellement multiplié par 10, dans les 7 jours ! En 2016, des médecins australiens ont même démontré que la vaccination antigrippale pouvait justement prévenir le risque d’infarctus du myocarde. Et ce, dans des proportions allant de 15% à 45%.
La vaccination en pratique
Si la vaccination – associée aux gestes barrières – ne permet pas toujours d’éviter la grippe, elle réduit le risque de complications graves ou de décès. Particulièrement au sein des populations cibles.
Comment bénéficier de la prise en charge ? A l’exception des femmes enceintes, de l’entourage des nourrissons à risque de grippe grave ou des personnes immunodéprimées et des personnes obèses, les patients éligibles reçoivent un bon de prise en charge du vaccin de l’Assurance-maladie. Si la personne n’a pas reçu le bon, son médecin traitant, son infirmière, sa sage-femme ou son pharmacien peut éditer un bon.
Qui peut vacciner ? Les professionnels de santé habilités à vacciner contre la grippe sont les médecins, les infirmiers et les pharmaciens (sans prescription pour les personnes de plus de 16 ans pour lesquels la vaccination est recommandée), les sages-femmes (pour les femmes et l’entourage de la femme enceinte et des nourrissons à risque de grippe grave).
De la vaccination à la protection : Il faut compter une quinzaine de jours pour que les personnes vaccinées soient protégées par les anticorps produits suite à la vaccination.
Source : Interview du Dr Ménard, le 29 septembre 2022
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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