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L’utilisation de corticoïdes pendant la grossesse accroît le risque d’infection chez le nourrisson après sa naissance, au même titre que les autres traitements immunosuppresseurs. Une étude menée par des chercheurs toulousains montre en effet que l’exposition in utéro à ces médicaments augmente ce risque de façon dose-dépendante.
Les immunosuppresseurs sont des médicaments destinés à réduire l’activité du système immunitaire pour lutter contre une inflammation, une allergie, un rejet de greffe ou encore certains cancers du sang. Ils comprennent des biothérapies comme les anti-TNF alpha, des chimiothérapies ou encore les corticoïdes couramment utilisés par voie locale ou générale.
Selon des chercheurs de l’Université Paul Sabatier de Toulouse, la prise de ces médicaments par la mère pendant la grossesse pourrait bien impacter le système immunitaire du fœtus et sa capacité à se défendre contre les infections au cours de sa première année de vie. En effet, les immunosuppresseurs traversent le filtre placentaire.
Pour en avoir le cœur net, ils ont utilisé les données de la cohorte EFEMERIS, composée de femmes enceintes vivant en Haute Garonne. Ainsi disposaient-ils de statistiques concernant la santé de ces femmes, leur prise de médicaments pendant leur grossesse, le déroulement de l’accouchement et sur l’état de santé des enfants pendant leurs deux premières années de vie.
Utiliser les immunosuppresseurs à bon escient
Résultat, l’exposition in utéro à un ou plusieurs immunosuppresseurs était associée à une augmentation du risque d’infection au cours de la première année de vie, avec un effet dose-dépendant :
« Ces augmentations sont modestes, mais loin d’être anodines », commente Christine Damase-Michel, responsable de ces travaux. « A partir de deux expositions, les enfants présentent pendant leur première année de vie un épisode infectieux supplémentaire nécessitant un traitement anti-infectieux. Certains immunosuppresseurs comme des corticoïdes inhalés en cas d’asthme, ou administrés par voie nasale en cas d’allergie, peuvent paraître anodins. Mais une fraction du médicament passe dans le sang et a finalement des effets systémiques. A ce titre, nous ne pouvons que rappeler l’importance d’utiliser ces médicaments à bon escient. »
Source : INSERM, 1er décembre 2016
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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