Grossesse : exposition au plomb, petit poids de naissance
11 septembre 2020
Plus l’exposition au plomb durant la grossesse est importante, plus le bébé risque de présenter un petit poids de naissance. C’est le constat d’une équipe Inserm auprès de plus de 1 200 femmes enceintes.
Bruit, pollution atmosphérique, conditions météorologiques, pesticides, perturbateurs endocriniens, métaux lourds… Au quotidien, nous sommes tous soumis à un exposome. C’est à dire « toutes les expositions qui peuvent influencer la santé humaine tout au long de la vie, à l’exception des facteurs génétiques », rappelle l’Inserm. Quel est l’impact de cet exposome durant la grossesse sur la santé des enfants à naître ? C’est ce qu’étudie l’équipe de Rémy Slama, directeur de recherche Inserm à l’Institut pour l’avancée des biosciences (Inserm/CNRS/Université de Grenoble).
97 grammes de moins
Dans le détail, ils ont étudié les relations entre l’exposition à 131 facteurs environnementaux au cours de la grossesse, et le poids des enfants à la naissance dans une cohorte européenne composée de 1 287 paires mères-enfants. Grâce à une analyse statistique, les chercheurs ont identifié trois facteurs associés à des poids de naissance s’écartant de la moyenne, parmi lesquels l’exposition au plomb. Ainsi, « le poids des enfants à la naissance diminuait de 97 grammes à chaque fois que la concentration sanguine de plomb chez la mère était multipliée par deux », notent les auteurs.
Autre exposition ayant un impact sur le poids de naissance, dans une moindre mesure : celle aux particules fines atmosphériques (les PM2,5). Une exposition à ces substances polluantes de l’air « au cours du troisième trimestre de grossesse a été associée à un plus petit poids de naissance ». A l’inverse, « l’exposition des garçons aux éthyl- et propyl-parabènes (des conservateurs utilisés dans les cosmétiques, les médicaments et les aliments pour leurs propriétés antibactériennes et antifongiques), était associée à un poids de naissance plus élevé », concluent-ils.
A noter : Le plomb n’a été interdit qu’à partir de 2000. Cette décision tardive explique le niveau moyen relativement élevé d’exposition au plomb des femmes, par rapport à d’autres pays comme les États-Unis où le plomb a été interdit progressivement au cours des années 1970.