











Voilà le retour d’un serpent de mer. Les femmes enceintes doivent-elles éviter de boire du café ? La question est à nouveau posée par des scientifiques français. Ils montrent en effet que la consommation régulière de caféine pendant la grossesse pourrait affecter le cerveau en développement. Un bémol toutefois : leur travail a été réalisé sur la souris…
Les chercheurs de l’unité 1106 Institut de Neurosciences des Systèmes (INSERM/Université Aix Marseille) ont reproduit chez des souris femelles une consommation de café régulière. Transposée à l’Homme, celle-ci équivalait à 2-3 tasses par jour, pendant les 19-20 jours de la gestation, jusqu’au sevrage du souriceau.
Comme le souligne Christophe Bernard, principal auteur de l’étude, les résultats montrent que « les bébés souris étaient beaucoup plus sensibles aux crises d’épilepsie. Et, une fois devenues adultes, nous avons observé qu’elles présentaient d’importants problèmes de mémoire spatiale. C’est-à-dire des difficultés à se repérer dans leur environnement ».
La caféine ralentit la migration cellulaire
Ce constat établi, reste toutefois à comprendre comment la caféine affecte le cerveau de ces animaux. Pour l’expliquer, les chercheurs rappellent que certaines cellules naissent dans des régions cérébrales spécifiques avant de migrer vers celles où elles devront fonctionner. D’après leurs constats, la caféine interviendrait justement lors de cette migration en se fixant à un récepteur cellulaire appelé A2AR.
Elle ralentirait ainsi la vitesse de déplacement des cellules. A tel point que ces dernières arriveraient « plus tard que prévu à l’endroit où elles étaient destinées à s’établir », complète l’INSERM. Ce retard de migration se répercuterait ensuite tout au long du développement et entrainerait des effets néfastes sur le cerveau des souris. Et cela dès la naissance (excitabilité cellulaire et sensibilité aux crises d’épilepsie) mais aussi à l’âge adulte (perte de neurones et problèmes de mémoire).
Trois tasses par jour, maximum…
Pour Christophe Bernard, il est toutefois « nécessaire de rappeler la difficulté, liée à l’utilisation de modèles animaux, d’extrapoler ces résultats à la population humaine sans prendre en compte les différences de développement et de maturation entre les espèces ».
Rappelons enfin, que dans le Programme national nutrition santé (PNNS), les autorités sanitaires préconisent aux femmes enceintes de « modérer la caféine » au cours de la grossesse. En pratique, il s’agit de « limiter la consommation à trois tasses de café maximum par jour ». Encore faut-il s’entendre sur le type de tasse et de café…
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
Source : Science Translational Medicine, 7 août 2013 – INSERM, 7 août 2013
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