Grossesse tardive : pas de motif médical d’exclusion

18 novembre 2002

«Il n’y a pas de raison de dissuader une femme de s’engager dans la maternité après 50 ans.» Une équipe de Los Angeles vient de montrer que l’âge en tant que tel, ne saurait constituer un obstacle à la grossesse, fût-ce après la ménopause.
Pour Richard J. Paulson et ses collaborateurs, ce n’est pas l’âge qui importe en la matière. Après avoir étudié 77 femmes ménopausées de 50 à 63 ans, qui toutes avaient vécu une grosse induite par procréation médicalement assistée (PMA) à la suite d’un don d’ovocyte, ils en ont conclu que les dangers de l’entreprise étaient selon eux dans les limites de l’acceptable.

Les risques d’éclampsie – hypertension gravidique – et de diabète gestationnel sont augmentés dans ces conditions. Mais aux yeux de l’équipe californienne, une surveillance attentive de la future mère suffirait pour y pallier. De la même manière, la plupart de ces femmes doivent s’attendre à accoucher par césarienne plutôt que par les voies naturelles. Toutefois ce dernier facteur ne paraît pas pouvoir être retenu comme un argument à charge.
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Cela posé, le taux de réussite de la fécondation médicalement assistée elle-même, le risque de grossesses multiples ou d’avortement spontané ne paraissent ni plus ni moins élevés, que la candidate à la maternité ait plus ou moins de 50 ans. Ce qui explique la conclusion des auteurs, qui ne voient aucun motif « médical » pour exclure ces femmes d’une éventuelle PMA. Reste bien sûr l’objection déontologique : quel type de relation et quel avenir ces mères pourront-elles proposer à leurs enfants lorsqu’ils auront 20 ans, sachant qu’elles-mêmes auront alors entre 70 et 83 ans ?

  • Source : JAMA, November 13, 2002 – vol. 288, n°18

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