Haïti : la difficile organisation des secours
14 janvier 2010
Le nombre de victimes du tremblement de terre en Haïti est encore impossible à déterminer. Les secours, sur place et ailleurs, s’organisent. Mais la destruction des infrastructures rend cette tâche très complexe.
Nouvelle catastrophe pour Haïti. Un séisme de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter a frappé Haïti à 17km de la capitale Port-au-Prince mardi à 16h53. Deux fortes répliques de 5,9 et 5,5 sur l’échelle de Richter ont suivi. Haïti est l’un des pays les plus pauvres du monde. Les équipes des organisations humanitaires décrivent une situation chaotique, et un nombre choquant de cadavres dans les rues. Le nombre de victimes sera sans doute très élevé. Quatre millions de personnes vivent dans la métropole de Port-au-Prince.
Infrastructures gravement atteintes. Les difficultés de communication sont majeures. Les routes sont souvent endommagées ou bloquées, et les réseaux téléphoniques coupés, ainsi que l’électricité. Les systèmes de distribution d’eau ne fonctionnent plus correctement. De nombreux bâtiments, dont des hôpitaux et des sièges d’organisations internationales (mission de stabilisation de l’ONU, UNICEF, centres de soins de Médecins sans Frontières – MSF) ont été détruits. Rappelons que le risque d’épidémies lié aux cadavres est négligeable, et que les priorités sanitaires consistent à rechercher et porter secours aux survivants, à traiter les blessés, et à prévenir les infections dues aux blessures.
Les secours s’organisent. UNICEF France débloque 300 000 euros de son fonds d’urgence, et l’ONU 10 millions de dollars. L’OMS apporte son appui au gouvernement haïtien pour l’aider à coordonner l’aide sanitaire internationale. Les 3 000 casques bleus et policiers des Nations-unies présents dans la région participent aux opérations de secours et ont déjà commencé à dégager les grandes artères de la capitale.
Le gouvernement français n’est pas en reste pour aider Haïti et les 1 400 ressortissants français présents sur le territoire : 36 militaires de l’escadron de gendarmerie mobile présents en Martinique ont été envoyés sur place. Des militaires de la sécurité civile, et un peloton d’intervention de la Garde républicaine partiront très prochainement. Leurs missions, boucler l’accès aux zones dangereuses, participer aux opérations de sauvetage locales, et localiser les compatriotes portés disparus. Un numéro d’urgence a été mis en place par le ministère des Affaires étrangères : 01 45 50 34 60 ou 0810 006 330 (numéro Azur, coût d’un appel local depuis un poste fixe).
Les associations humanitaires assurent déjà le maximum sur place, et préparent les secours au départ de la France. La Croix-Rouge française installera dès que possible une première unité de traitement d’eau pour 40 000 personnes et distribuera des produits de première nécessité pour 20 000 personnes. Trois équipes de réponse aux urgences et leur matériel partiront vendredi soir. Et trois cellules de crise ont été mises en place en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane où la communauté haïtienne est très importante. Le coût de ce déploiement est évalué à 900 000 euros, sans compter une prise en charge à long terme.
Les équipes de MSF fournissent les premiers soins sous tentes à des centaines de blessés. L’ONG prépare aussi l’envoi de 70 personnes, d’un hôpital de 100 lits (7 tentes), d’une unité chirurgicale avec deux blocs opératoires. Quant à l’association Médecins du Monde, elle affrète un charter de 40 tonnes de matériel logistique et médical, avec 10 professionnels de santé et logisticiens à son bord pour gérer les premiers secours.
Vous pouvez aider Haïti en faisant un don :
– Médecins du Monde : en ligne sur www.medecinsdumonde.org/ ou par courrier à Médecins du Monde – Urgence Haïti – BP 100 – 75018 Paris ;
– Médecins sans Frontières : en ligne sur www.msf.fr ou par courrier à MSF – 8 rue sabin – 75011 Paris ;
– Croix-Rouge française : en ligne sur www.croix-rouge.fr ou par courrier à Croix-Rouge française – Séisme Haïti – 75678 Paris cedex 14 ;
– Handicap International : en ligne sur www.handicap-international.fr ou par courrier à Handicap International – Urgence Haïti – 69361 Lyon.
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Source : Ministère des Affaires étrangères, 13 et 14 janvier 2010 – Médecins du Monde, 14 janvier 2010 – OMS, 13 janvier 2010 – Médecins sans Frontières, 13 janvier 2010 – Croix-Rouge française, 13 et 14 janvier 2010 – ONU, 13 janvier 2010 – UNICEF, 13 janvier 2010 - Handicap International, 15 janvier 2010.