Halte aux plastiques dans le compost
29 novembre 2022
Il ne faut pas se fier aux étiquettes : les labels « biodégradable » et « compostable » ne garantissent pas qu’un sac plastique ou une dosette de café sont totalement dépourvus de plastique. Ils ne doivent donc plus être placés dans les composteurs, recommande désormais l’Anses.
Si vous avez pris l’habitude de jeter au compost certains produits manufacturés, mais portant les mentions « biodégradable » ou « compostable », il va falloir revoir vos pratiques. C’est l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) qui le recommande, dans un avis révisé rendu public ce 29 novembre.
Parmi les objets les plus fréquemment placés dans les composteurs domestiques ou collectifs, aux côtés des épluchures de légumes et des coquilles d’œufs, on peut citer les sacs en plastiques « biosourcés », ou les dosettes de café. « Or, la dégradation totale de tels matériaux n’est pas garantie dans ces composteurs », indique l’Anses.
Privilégier les filières industrielles
L’agence rappelle en effet que « les matières plastiques sont dites « biodégradables » si elles se dégradent sous l’action de micro-organismes », et que « les matières plastiques « compostables » sont des matières plastiques biodégradables qui se dégradent dans des conditions spécifiques (température, hygrométrie) de compostage, qu’il soit industriel ou domestique ». Des matières qui doivent se dégrader à plus de 90 %, dans un délai maximum de 6 ou 12 mois.
Une garantie difficile à obtenir, tout particulièrement dans le cas d’un compost domestique. Une contamination de l’environnement ou des cultures locales ne peut en effet pas être exclue « lors de l’épandage par un particulier d’un compost dans son potager pour cultiver des légumes par exemple ».
C’est donc pour réduire le risque de porter atteinte aux santés humaine, animale et végétale que l’Anses recommande désormais de « privilégier la collecte, le tri et/ou le traitement des matières plastiques biosourcées, biodégradables et compostables usagées par les filières industrielles, comme pour tous les autres emballages ». Et, en parallèle, de « modifier la réglementation afin que toute incitation ou revendication relative à l’insertion de matières plastiques dans un compost domestique soit interdite ».