Hépatite C : aller au devant des plus vulnérables
20 juin 2017
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A l’occasion ce 20 juin de la journée nationale « hépatites virales », le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) consacre l’intégralité de son numéro au dépistage et à la prise en charge des populations dites « vulnérables ». Focus sur les usagers de drogues, les personnes détenues et les migrants.
En cette journée nationale des hépatites, l’une des préoccupations dominantes concerne le dépistage et la prise en charge des populations « vulnérables ». Pour le Pr Damien Dhumeaux, coordonnateur des rapports de recommandations hépatites B et C 2014-2018, « ces populations sont marquées par une ou plusieurs caractéristiques de fragilité, du fait de leur santé, leur statut économique et social, leur mode de vie, leur éducation. Des paramètres qui les rendent difficilement accessibles, les tiennent éloignées des systèmes de prévention et de soins et, en outre les exposent à un risque élevé d’infection virale ».
En France, près de 50 000 usagers de drogues sont infectés par le VHC. « Leur vie est menacée par les conséquences de cette infection et ils en constituent le principal réservoir de transmission », explique le Pr Dhumeaux. « L’accès au traitement universel va permettre à la fois de protéger la santé de ces patients et de contrôler l’endémie. (Pour cela), il faut des mesures renforcées de réduction des risques. Il faut faire vite ».
Des équipes sur le terrain
Chez les personnes détenues, la prévalence de l’infection chronique au virus de l’hépatite C est estimée en France à 2,5%, soit environ 1 500 personnes. Cette prévalence, cinq fois supérieure à celle de la population générale s’explique principalement par l’injection de drogues par voie veineuse. Avec près de 50 000 cas d’hépatite C estimés en 2011, les migrants figurent parmi les populations les plus touchées par l’hépatite C.
Le dépistage et la prise en charge de ces populations « vulnérables » exigent des mesures exceptionnelles. Toutes doivent viser à cibler les sites où les personnes se trouvent, en allant au-devant d’elles. Plusieurs initiatives et expériences menées en France pourraient ainsi être généralisées. C’est le cas du développement d’équipes mobiles dans les quartiers et les structures sensibles. Objectif, proposer systématiquement des tests d’orientation diagnostique et une évaluation hépatique.
« Pour maîtriser l’endémie d’hépatite C, il reste un long chemin », signale le Pr Dhumeaux. « Mais rien n’aurait été possible sans la décision historique (et courageuse) de Marisol Touraine, de l’accès universel aux nouveaux traitements de l’hépatite C ».
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Source : BEH, 14-15, 20 juin 2017
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon