Hépatites mystérieuses : des adénovirus en cause ?

28 avril 2022

Une investigation épidémiologique est en cours pour élucider la cause d’une série de cas d’hépatites sévères chez des enfants. Une des hypothèses porte sur des adénovirus. Que sont ces microbes ? Pourquoi sont-ils soupçonnés ?

Au total, 169 cas graves d’hépatites ont été détectés chez des enfants au 23 avril. Le Royaume-Uni est le plus touché, mais des cas ont été aussi signalés dans une dizaine de pays européens et ainsi qu’aux Etats-Unis notamment. En France, deux cas ont été rapportés. La plupart des enfants hospitalisés ont entre 1 et 5 ans. Dix-sept d’entre eux ont dû subir une greffe de foie et un enfant est décédé au Royaume-Uni.

La plupart ont été détectés fin mars mais c’est le 15 avril que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lançait l’alerte et engageait les pays à lancer une investigation d’ampleur afin de « déterminer l’étiologie de ces cas et orienter les actions cliniques et de santé publique ».

Le suspect numéro 1

Pour le moment, l’enquête suit son cours. Parmi les hypothèses, celle d’un adénovirus est sur le devant de la scène. En effet, les analyses ont montré la présence d’un de ces virus chez 74 enfants jusqu’à présente, dont 18 cas d’adénovirus de type 41, qui circulent activement en Irlande et aux Pays-Bas.

Mais qu’est-ce qu’un adénovirus ?

Les adénovirus sont des micro-organismes « contractés par contact avec les sécrétions d’une personne infectée (dont celles manuportées) ou par contact avec un objet contaminé (p. ex., serviette, instrument) », indique Le manuel MSD. « Une infection due à l’un des nombreux adénovirus peut être asymptomatique ou déclencher des syndromes spécifiques, parmi lesquels une infection respiratoire légère, une kératoconjonctivite, une gastro-entérite, une cystite ou une pneumonie primitive. »

« La plupart des infections symptomatiques surviennent chez l’enfant et provoquent de la fièvre et des symptômes des voies respiratoires supérieures, notamment une pharyngite, une otite moyenne, une toux et une amygdalite exsudative avec adénopathie cervicale, difficile à distinguer de la pharyngite à streptocoques du groupe A », précise le même manuel scientifique. Dans un contexte d’immunodépression, les adénovirus peuvent provoquer des infections très graves. Mais chez un enfant en bonne santé, la plupart du temps, ces infections n’ont pas de gravité.

Si certains adénovirus peuvent causer des gastro-entérites chez des enfants, ils n’ont jamais été associés à un risque d’hépatites jusqu’à présent. L’hypothèse reste donc à être validée. Mais il est à noter que l’hépatite observée dans la plupart de ces cas ne correspond pas à la description d’une hépatite ‘classique’. Les symptômes n’étant pas tout à fait classiques. C’est pourquoi certains scientifiques britanniques évoquent une nouvelle souche d’adénovirus. Ou encore d’autres infections ou des causes environnementales. L’enquête se poursuit.

A noter : En attendant les résultats de ce travail, l’OMS rappelle qu’un lavage régulier des mains et le port d’un masque permettent de prévenir les contaminations à adénovirus et d’autres infections communes.

  • Source : OMS – CDC d’Atlanta – Le manuel MSD – société française de microbiologie

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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