Homéopathie: à quand une évaluation?

15 février 1997

Il y a en France près de 3.000 médecins homéopathes qui reçoivent naturellement des malades auxquels, tout aussi naturellement, ils prescrivent des médicaments. Mais là s’arrête cette apparente normalité. Car ces médecins qui pratiquent une spécialité bien particulière sont considérés comme des généralistes, puisqu’aucun diplôme reconnu par l’état ne sanctionne leur formation. Au total, 7 universités de médecine ont mis en place des diplômes universitaires d’homéopathie mais pour l’essentiel, les homéopathes sont formés dans le cadre de cours privés.

L’Ordre national des Médecins s’est ému de cette absence de structuration de la discipline homéopathique, soulignant qu’il en va de même pour ses médicaments. Très peu d’études recevables ont été menées pour évaluer les qualités de ces produits, leurs propriétés et leurs méthodes d’utilisation. D’après une récente publication du Lancet, il y a eu moins de 30 essais selon des normes acceptables en France et seulement 89 dans le monde toutes langues confondues. C’est peu pour forger une science. S’ils doivent continuer à bénéficier d’un remboursement dans l’Europe de l’an 2000, les produits homéopathiques devront justifier ce qu’il est convenu d’appeler le Service Médical Rendu (S.M.R.).

  • Source : American Journal of Industrial Medicine, 1999; 36:638-644

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