Homosexuels : le don de sang est permis… sous conditions
12 juillet 2016
Matej Kastelic/shutterstock.com
Depuis le lundi 11 juillet, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes ont le droit de donner leur sang. L’arrêté fixant les critères de sélection des donneurs a en effet été publié au Journal Officiel. Cette évolution avait été annoncée par le ministre de la Santé, Marisol Touraine, en novembre dernier. Objectif, revenir sur une discrimination trentenaire.
« La fin de l’exclusion permanente des homosexuels du don de sang ». Voilà ce que signifie la publication de l’arrêté de ce 11 juillet 2016. A partir de ce jour, le don de sang total, correspondant à celui de toutes les composantes du sang (cellules et plasma), est ouvert aux hommes qui n’auront pas eu de relations homosexuelles depuis douze mois, après un questionnaire et un entretien. En effet, pour le moment, ce don est encadré par des critères très stricts. L’abstinence totale pendant une année entière est imposée aux gays qui souhaitent faire ce geste de générosité.
Pour le don de plasma en revanche, les hommes qui, au cours des 4 derniers mois, n’auront pas eu de relation sexuelle avec un homme ou auront eu un seul partenaire, pourront le donner grâce à la création d’une filière sécurisée par quarantaine. Le plasma sera prélevé, congelé et conservé pendant un minimum de 61 jours. Passé ce délai, son utilisation sera subordonnée à un nouveau test.
Vers une réelle égalité ?
Ce tournant ne devrait en réalité être qu’une étape vers la réelle égalité de traitement entre les hétérosexuels et les homosexuels en matière de don de sang. Ainsi, en principe, si les études prévues sur les premiers dons ne montrent pas de risque augmenté dans cette population, « les règles qui s’appliquent aux homosexuels seront rapprochées des règles générales l’année qui suit », avait indiqué la ministre.
Depuis 1983, une circulaire excluait du don du sang les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes en raison du risque de transmission du VIH.