Hors-pistes : pas hors-la-loi mais…

09 février 2011

Pour les skieurs aguerris, le hors-pistes c’est la liberté. La possibilité de s’évader, , de retrouver la « vraie » montagne, dans son état naturel. Symbole d’indépendance aux yeux de certains, la pratique du hors-pistes est pour d’autres l’apanage d’inconscients. Et elle provoque chaque année son lot de malheur. Alors bien ou mal, la question n’est pas là. Le fait est que s’éloigner des sentiers balisés ne s’improvise pas. Une bonne préparation et une connaissance de la montagne sont absolument nécessaires… et ne mettent pas à l’abri du danger.

Au 8 février 2011, l’Association nationale pour l’étude de la Neige et des Avalanches (ANENA) a déjà recensé, pour la saison hivernale 2010-2011, six accidents de hors-pistes. Des accidents… tous mortels. « On ne peut pas et on ne pourra jamais empêcher le ski hors-pistes » explique Jean-Louis Lechêne, Guide de haute montagne et moniteur de ski à Cauterets, dans les Hautes-Pyrénées. « L’important est donc d’encadrer et de mieux informer les skieurs ! Avant de partir, il est nécessaire de se renseigner sur les conditions d’environnement -météo, neige, pente…- auprès des guides de haute montagne. » Vous pouvez aussi vous adresser aux postes de secours de la station, ou vous rendre sur le site de Météo France. Si le temps se fait trop menaçant, évitez de tenter le diable.

Les précautions à prendre.

Outre qu’il est élémentaire de se renseigner sur la stabilité neigeuse, n’oubliez pas de :
– Ne jamais vous surestimer. Si vous n’avez pas la condition physique, inutile de vous risquer au hors-pistes. Et ne sous-estimez pas non plus la montagne… elle a toujours le dernier mot ;
– Ne jamais partir seul. Vous n’êtes pas à l’abri d’une mauvaise chute. Et bien sûr, prévenez toujours quelqu’un de la station de votre destination et de l’heure approximative de votre retour ;
– Ne pas vous engager sur des parcours que vous ne connaissez pas ;
– De vous munir des dispositifs de sécurité adéquats. L’ARVA (Appareil de recherche de victimes d’avalanche) est un émetteur récepteur qui peut tout simplement…vous sauver la vie. Un conseil, essayez le avant. N’oubliez pas non plus de vous munir de votre téléphone portable, d’une trousse de secours, d’une couverture de survie, d’une pelle…

Difficulté d’assurance et secours… payants ?

La plupart des assureurs proposent des contrats pour les domaines skiables. Cependant, prévient Jean-Louis Lechêne, « la question du hors-pistes est compliquée en matière d’assurance. Il convient donc de lire très attentivement son contrat afin de vérifier les pratiques, c’est-à-dire les risques qui peuvent être couverts ou non : frais médicaux, de secours, de recherche, responsabilité civile ». Par ailleurs, certaines stations peuvent aussi proposer des assurances aux skieurs hors-pistes. Dans tous les cas, lisez très attentivement le document qui vous est présenté. Si un accident survient et que des recherches et un rapatriement (par hélicoptère par exemple…) sont engagés, « c’est la collectivité qui paye. En théorie, il n’y a aucune franchise à payer de la part de la personne accidentée » explique notre spécialiste. Mais sachez que l’article 97 de la « Loi montagne » de 1985, prévoit que « les communes sont en mesure de demander aux victimes un remboursement des frais de secours engagés lors d’un accident lié à la pratique du ski alpin ou de fond ». Une bonne raison de réfléchir à 2 fois avant de sortir des sentiers battus. La note en effet, peut être très salée….

  • Source : Interview de Jean-Louis Lechêne, le 4 février 2011, ANENA, consultée le 8 février 2011

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