Hypertrichose, hirsutisme : quand les médicaments donnent des poils

11 janvier 2017

La pilosité varie énormément d’une personne à une autre. L’apparition des poils est influencée par de nombreux facteurs, génétiques et hormonaux. Mais des hyperpilosités peuvent aussi avoir une origine médicamenteuse. Un phénomène qui n’a rien d’irréversible.

Les hyperpilosités peuvent être de deux ordres. L’hypertrichose se manifeste, chez l’homme ou la femme, par une pilosité envahissante sur une partie du corps ou sa totalité, le plus souvent sous forme de duvet. De son côté, l’hirsutisme se caractérise par l’apparition d’une pilosité de type masculin dans des zones normalement sans poils chez les femmes (visage, cou, thorax, zone entre le pubis et le nombril, fesses).

La pilosité excessive due à des médicaments n’est pas une donnée nouvelle. Plusieurs spécialités exposent plus ou moins fréquemment à des hyperpilosités. Lesquelles apparaissent souvent plusieurs mois après le début de la prise du médicament. Rassurons-nous néanmoins : ces manifestations sont réversibles en quelques mois après l’arrêt de la prise médicamenteuse.

Les androgènes en première ligne 

Les médicaments les plus souvent impliqués dans la survenue d’hyperpilosités sont surtout ceux exerçant un effet androgénique comme la testostérone ou certains progestatifs. Mais ils ne sont pas les seuls.

Citons le minoxidil, un vasodilatateur utilisé comme hypotenseur par voie orale. Dans ce cas, les hyperpilosités se manifestent notamment par l’apparition de poils sombres sur le visage… Les corticoïdes, la ciclosporine, certains médicaments tels que le latanoprost ou le travoprost utilisés en collyre dans le glaucome chronique ou encore la phénytoïne (un antiépileptique), peuvent être incriminés.

Rassurer les patients 

Dans un récent dossier consacré au sujet, les rédacteurs de la Revue Prescrire expliquent que les médecins « doivent préparer le patient à cet effet indésirable ». Il est essentiel d’insister sur le côté « réversible à l’arrêt du médicament. »

  • Source : Revue Prescrire, Janvier 2017, Tome 37, n° 399

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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