Ils sont déprimés mais ne le savent pas…

22 avril 2002

…A moins qu’ils ne veuillent pas le savoir ! Un accès de fièvre, une éruption cutanée ou des douleurs articulaires sont clairement identifiés comme des symptômes justifiant la consultation du médecin. En revanche, la grande lassitude qui tourne au mal de vivre, la tendance à se déprécier et le sentiment de culpabilité, symptômes d’un accès dépressif, sont le plus souvent considérés comme révélateurs… « d’une faiblesse de caractère ! », ainsi que le souligne le rapport « Itinéraires des déprimés ».

Le fait qu’une souffrance morale semble avoir une origine ait clairement identifiée ne la ramène pas toujours au rang de banale difficulté de la vie quotidienne. La dépression est une maladie accessible au traitement et doit être traitée pour éviter les rechutes voire le passage à la chronicité. Or le malade est le plus souvent découragé, persuadé d’être incapable de se prendre en charge si ce n’est coupable de son état. Cet état d’esprit est inhérent à la maladie. Il confirme en quelque sorte le diagnostic.

Quand le déprimé est tellement bloqué par la difficulté et qu’il a du mal à demander de l’aide, son entourage doit prendre les choses en main et l’orienter vers son médecin traitant, reconnu par plus de 79% des Français comme « le professionnel de santé le plus apte à prendre en charge la dépression ». Bien au fait du vécu quotidien de ses malades, le praticien connaît tous les tenants et aboutissants de leur contexte ; il peut faire le diagnostic de dépression et décider en commun avec son patient la meilleure prise en charge possible.

  • Source : The Lancet, vol 359, p.1133, 30 mars 2002

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