Radiologie: toujours plus d’examens
14 octobre 2014
Un examen radiographique expose le patient à des rayonnements ionisants. ©Phovoir
Scanners, radiographies… Le nombre d’examens médicaux dans un but diagnostique réalisés en France en 2012 était en augmentation par rapport à 2007. C’est le constat du dernier rapport de l’Institut de radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN).
En 2012, le nombre d’actes diagnostiques par imagerie médicale aux rayonnements ionisants réalisés en France est estimé à environ 81,8 millions, soit en moyenne 1 247 actes pour 1 000 habitants. Ces chiffres correspondent à une augmentation de 6% par rapport à 2007. « Celle-ci est essentiellement due à une considérable progression des actes de radiologie dentaire (+50% d’actes sur la période 2002-2012) », indiquent les auteurs du rapport.
Au total, environ 44% de la population a bénéficié d’au moins un acte en 2012. Ce pourcentage augmentant avec l’âge. Ainsi est-il de l’ordre de 20% chez l’enfant de moins de 5 ans, et d’environ 60% à 70 ans. « L’exposition des moins de 5 ans est principalement due à la radiologie conventionnelle, avec 1 600 actes pour 1 000 enfants exposés », détaillent les auteurs. « A l’adolescence, la radiologie conventionnelle et la radiologie dentaire constituent la quasi-totalité de l’exposition, avec un léger surcroît d’actes de radiologie dentaire chez les filles. »
Une dose encore trop élevée
« Bien que ne représentant que 10,4% du nombre d’actes, les examens scanner représentent 71,3% de la dose totale délivrée à comparer à 58% de la dose totale en 2007 », poursuivent les auteurs. L’exposition de la population française liée aux actes diagnostiques était de 1,6 mSv par an par habitant en 2012. La France se situe ainsi en la matière dans le peloton de tête des pays de l’Union Européenne. Mais elle reste toutefois très loin du pays européen où la population est la plus exposée, la Belgique (2,7 mSv par an et par habitant en 2013).
Pour répondre à l’objectif de diminution des doses délivrées annoncé dans le Plan Cancer 2014-2019, des efforts sont nécessaires. « Il conviendra en particulier de s’intéresser à la justification de certains actes dont le nombre est en nette augmentation (en radiologie dentaire par exemple) », indiquent les auteurs. « La possible substitution d’une partie des actes scanographiques par des actes d’imagerie par résonnance magnétique (IRM) pourra contribuer notablement à modérer l’accroissement de l’exposition de la population à l’échelle nationale. » Toutefois, « si le nombre d’examens d’imagerie progresse, il faut rappeler que [celle-ci] a un impact positif très fort sur la qualité de prise en charge des patients », conclut l’IRSN.