Implant contraceptif Nexplanon : un risque de migration dans les poumons

06 décembre 2019

Inséré dans le bras, l’implant contraceptif Nexplanon se déplace parfois jusqu’au poumon. Erreur de pose, conséquence d’un choc… l’ANSM précise aujourd’hui les raisons de cette anomalie. Et dresse de nouvelles recommandations de pose. Les femmes sous Nexplanon sont invitées à vérifier par palpation ou lors d’une consultation que leur dispositif est bien en place.

Quand il est inséré trop profondément au niveau du bras, l’implant contraceptif Nexplanon peut atteindre les vaisseaux sanguins et le thorax. Et finir par atteindre les poumons via l’artère pulmonaire. En plus de cette migration, il existe un risque de lésions neuromusculaires sur le site d’insertion de l’implant.

En chiffre. Chaque année, 200 000 Françaises se font poser un implant Nexplanon.En 2017, le ratio des migrations dans l’artère pulmonaire était de 3,17 pour 100 000 insertions. Et depuis 2001, un total de 30 cas a été signalé à l’ANSM.

Comment l’expliquer ? L’origine de ces anomalies n’est pas clairement identifiée. Mais plusieurs pistes sont envisagées pour expliquer ce phénomène. « Une des causes pourrait être une insertion trop profonde au moment de la pose, conduisant au positionnement de l’implant directement dans un vaisseau sanguin », détaille l’ANSM dans un communiqué du 5 décembre. « Uneautre hypothèse serait que la migration survient à distance de la pose, à la suite d’un choc ou à la répétition de certains mouvements. Une particularité anatomique n’est pas non plus exclue. »

Vous avez un implant Nexplanon ? L’ANSM ne recommande pas de l’enlever. Mais de procéder à une « palpation délicate » de votre bras pour vérifier que le petit bâtonnet est toujours en place. Si ce n’est pas le cas ou si vous êtes inquiète, n’hésitez pas à consulter votre médecin ou votre sage-femme.

De nouvelles recommandations de pose. L’ANSM détaille auprès des professionnels de santé les nouvelles conditions de pose du Nexplanon. Elleles invite aussi à « se former à la pose de ces implants ». Une mesure déjà intégrée dans une lettre d’information adressée par l’ANSM aux professionnels de santé, en 2016, « date des premiers signalements de pharmacovigilance » liés au Nexplanon.

Et après ? Dans les semaines à venir, une lettre rappelant les risques de lésions neuromusculaires et de migration pulmonaire sera adressée aux professionnels de santé. Avant la consultation de pose de contraceptif, chaque femme devra être clairement informée de ces effets potentiels. Les femmes implantées recevront une carte les incitant à consulter une à deux fois par mois pour « vérifier la présence de l’implant et à contacter rapidement leur médecin ou leur sage-femme si elles ne le repèrent plus au toucher ».

A noter : à ce jour, le Nexplanon est le seul implant contraceptif commercialisé en France. Toute anomalie liée au Nexplanon peut être déclarée auprès de votre « Centre Régional de Pharmacovigilance sur le portail des vigilances : www.signalement-sante.gouv.fr. »

  • Source : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, le 5 décembre 2019

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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