Implants mammaires : le risque de lymphome avéré
08 juillet 2016
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Le port d’implants mammaires favorise la survenue d’un lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC). Un risque confirmé le 6 juillet par l’Agence nationale de sécurité du Médicament (ANSM).
« Il existe un lien clairement établi entre la survenue de LAGC mammaire et le port d’implants mammaires », a confirmé l’ANSM en corroborant la position de l’Institut national du Cancer (INCa).
Cette corrélation ne date pas d’aujourd’hui : en 2011 déjà l’agence du médicament publiait des données sur le sujet en mettant en place un système de vigilance. Le lymphome anaplasique à grandes cellules reste une pathologie rare. Depuis 2011, un total de 29 cas a été rapporté auprès des 400 000 Françaises porteuses d’implants mammaires. En France comme à l’échelle mondiale, les dispositifs de la marque Allergan sont majoritairement incriminés.
La recherche sur la piste de l’immunologie
Depuis 2015, l’ANSM cherche à comprendre les « causes d’apparition de cette pathologie ». Un comité d’experts (hématologie, chirurgie plastique, immunologie, biocompatibilité, toxicologie, tribologie) privilégie actuellement la piste des « mécanismes immunologiques intervenant lors du contact de la surface de l’implant mammaire avec les tissus ». Et dans le même temps, les données de matériovigilance sont aussi à l’étude.
Quelle vigilance ?
Chaque cas déclaré fait l’objet d’une investigation approfondie de l’ANSM pour toutes les marques d’implants mammaires. Et après saisie par le Ministère des Affaires sociales et de la Santé, l’INCa devrait rendre prochainement une mise à jour des données publiées en 2015.
Du côté de la prévention, l’ANSN appelle à la vigilance des spécialistes, et insiste sur la nécessité d’informer les patientes sur cette élévation du risque, « par précaution ». Enfin, l’agence rappelle que « les femmes porteuses d’un implant mammaire et sans signe clinique au niveau des seins doit faire l’objet d’un suivi [classique*] et ne recommande pas de proposer une explantation préventive ».
Quels symptômes ?
En revanche en cas d’anomalie(s) repérée(s) au niveau des seins, une femme porteuse d’un implant mammaire doit consulter. Les principaux signes cliniques qui doivent alerter sont un épanchement abondant, une augmentation de volume, une douleur, une inflammation ou encore une masse d’ulcération (lésion de la peau) au niveau du sein. En cas de doute, une échographie et une IRM (en deuxième intention) sont pratiqués.
A noter : à titre préventif, toute personne porteuse d’un implant mammaire doit faire l’objet d’un suivi médical régulier.
* palpation des seins par le médecin tous les ans à partir de 25 ans et, à partir de 50 ans, une mammographie tous les deux ans.
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Source : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le 6 juillet 2016. Institut Curie, site consulté le 8 juillet 2016
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet