Inacceptables, ces mères fumeuses…
20 septembre 2004
Fausse couche, grande prématurité, mort subite inexpliquée du nourrisson… Si les risques liés au tabagisme au cours de la grossesse sont aujourd’hui bien connus, 35% des femmes enceintes continuent de fumer. Un chiffre ahurissant !
Les risques encourus par la mère, le foetus puis le nourrisson, rendent un tel comportement incompréhensible. Comme l’affirme le Pr Alain Menget, chef du service de pédiatrie au CHU de Besançon, ” les dangers du tabac en la matière sont multiples. Celui d’une grossesse extra-utérine d’abord. Le risque en est multiplié par 2 chez les fumeuses. Et les avortements spontanés sont trois fois plus fréquents “. Il y a aussi le placenta praevia une situation qui se produit lorsque le placenta, placé devant le col de l’utérus, risque de se déchirer lors de l’accouchement. Sa fréquence est multipliée par 2 ou 3 chez les fumeuses.
Après la naissance, d’autres conséquences de l’intoxication tabagique se font jour. Et ce même si la mère ne fume plus ! ” Le poids moyen d’un nouveau-né de mère fumeuse est inférieur de près de 300g à celui d’un nourrisson de mère non-fumeuse. Cette restriction de croissance, comme nous l’appelons, continuera tout au long du développement de l’enfant, affirme Alain Menget. ” L’enfant risque aussi de souffrir de troubles respiratoires, au premier rang desquels, l’asthme ! “.
Même la mort subite inexpliquée du nourrisson trouve parfois son origine dans le tabagisme parental. ” La nicotine agit sur le rythme cardiaque et peut provoquer des apnées du sommeil. Le risque de mort subite est multiplié par 4 chez les nourrissons de mères fumeuses “. La plupart de ces dangers bien réels sont réversibles… dès l’arrêt du tabac. Et comme le clame Alain Menget, ” une femme enceinte peut sans aucune crainte se traiter avec des substituts nicotiniques “. C’est effectivement bien moins dangereux que les 4 000 substances contenues dans une cigarette !