Incidents thérapeutiques hospitaliers : des chiffres effrayants
13 juin 2002
Effets secondaires indésirables, erreurs médicales, infections nosocomiales entraînent chaque année, aux Etats-Unis, entre 44 000 et 98 000 décès en milieu hospitalier. C’est plus que les accidents de la circulation, le cancer du sein ou le SIDA ! Sept fois sur dix, le préjudice subit conduit à une incapacité de courte durée. Mais dans 14% des cas le malade décède…
Sous l’appellation générique – et pudique – d’effets indésirables, l’OMS recouvre les erreurs médicales, les effets secondaires de traitements mal tolérés et les infections nosocomiales qui trouvent leur origine à l’hôpital. Au Royaume-Uni, le Department of Health estime que ces accidents concernent près de 10% des patients hospitalisés. En Australie, le taux s’établirait à 16%.
Le continent européen n’est pas épargné. En 2000, un patient sur dix a été victime d’effets indésirables découlant d’une hospitalisation. Outre le préjudice direct subi par les victimes, les conséquences socio-économiques de ces accidents – coûts médicaux directs et pertes de productivité par exemple – sont extrêmement lourdes. Au Royaume-Uni, la prolongation des séjours hospitaliers à elle seule coûte 3 milliards d’euros chaque année. Sans compter les indemnités de compensation versées par le National Health Service, qui s’élèvent à 600 millions d’euros par an.
A en croire l’OMS, ces incidents et accidents thérapeutiques « résultent avant tout de carences dans la conception, l’organisation et la gestion des systèmes de soins ». Voilà pourquoi elle a proposé à sa 55ième assemblée mondiale de lancer un effort international, qui viserait à rendre les systèmes de soins plus performants. Vaste chantier…