Incontinence urinaire : les nouveaux dispositifs n’ont pas fait leurs preuves

14 décembre 2016

Laser gynécologique, culotte rééducative, sonde pour remuscler le périnée à utiliser chez soi… Les fabricants rivalisent d’imagination pour répondre aux attentes des près de 3 millions de femmes souffrant d’incontinence urinaire. Mais l’Association française d’Urologie (AFU) met en garde : ces innovations n’ont pas été suffisamment évaluées.

Encore trop de femmes souffrent de fuites urinaires en silence. Or la mauvaise prise en charge de cette pathologie très handicapante ne vient pas d’une pénurie de traitements : les médecins disposent d’une large palette de solutions allant de la rééducation périnéale avec un kinésithérapeute ou une sage-femme à la chirurgie, en passant par les médicaments. Le problème vient d’un manque de dépistage : l’incontinence est souvent considérée comme une fatalité. Et c’est un sujet tabou, pas toujours facile à aborder avec son généraliste ou son gynécologue.

De nouveaux traitements présentés comme révolutionnaires continuent pourtant d’arriver sur le marché, à grands renforts de publicité. Or « leur validation scientifique et leur encadrement restent flous », interpelle l’AFU. « Les fabricants évoquent un usage sûr et sans effet secondaire. Pour autant, ces propos ne sont étayés par aucune étude clinique au long terme. » L’arrivée du laser pour traiter l’incontinence préoccupe tout particulièrement les urologues de l’AFU qui souhaitent rapidement mettre en place une étude pour évaluer son efficacité dans le temps.

En attendant, en cas de fuites urinaires, le mieux reste donc d’en parler avec un professionnel de santé et de se fier à des traitements validés.

  • Source : Association Française d’Urologie du 18 novembre 2016

  • Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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