Infarctus ou hémorragie ?
06 avril 2006
Chirac, Sharon, Belmondo… Trois hommes qui ont en commun d’avoir été victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Mais en réalité, il serait plus exact de parler d’AVC au pluriel. Car il en existe deux formes bien distinctes. Explications.
Commençons par le plus commun, l’accident vasculaire ischémique qui représente 80% de la totalité des AVC. Il s’agit en fait d’un infarctus cérébral, le terme “ischémie” traduisant le fait que l’organe – ici le cerveau -est privé du sang nécessaire à ses besoins en oxygène.
Cet AVC se manifeste donc par une interruption de l’irrigation sanguine, provoquée par une thrombose artérielle c’est-à-dire la présence de bouchons ou de caillots dans les artères cérébrales ou carotidiennes. Privées de sang et donc d’oxygène, les cellules du cerveau meurent. C’est seulement dans cette forme d’AVC qu’il est possible dans les trois heures après l’accident, d’administrer un traitement qui dissoudra le caillot sanguin.
La rupture d’un vaisseau à l’intérieur du cerveau provoque, elle, une hémorragie cérébrale. L’irruption du sang dans le tissu cérébral entraîne une souffrance des cellules nerveuses, voire leur destruction. Dans l’un comme dans l’autre cas, pour le cerveau, le grand responsable d’une attaque cérébrale c’est l’hypertension artérielle dont souffrent plus de 7 millions de Français !
Une vraie urgence médicale
Infarctus ou hémorragie, une partie du cerveau est en danger. Selon le siège de l’AVC, les conséquences peuvent en être dramatiques : paralysie plus ou moins importante d’un ou plusieurs membres, troubles de la sensibilité, de la vision, du langage, de la mémoire et de l’équilibre. N’oublions pas que dans le mois qui suit l’accident, un patient sur cinq décède. Deux sur trois en gardent des séquelles et enfin, une personne sur trois va devenir dépendante…
Evoquons aussi le cas des accidents ischémiques transitoires (AIT). Provoqués par un trouble passager de la circulation cérébrale, ils durent de quelques secondes à quelques heures. Ils peuvent entraîner des pertes de connaissances, une paralysie plus ou moins limitée, un trouble de la parole ou de la vision. L’AIT, lui aussi, constitue une vraie urgence médicale. Et une vigilance réelle, car l’AIT multiplie par 50 le risque de faire un AVC.
Rappelons que l’accident vasculaire cérébral frappe chaque année 120 000 Français. Deux patients sur trois garderont des séquelles toute leur vie. Un sur quatre ne reprendra jamais d’activité professionnelle. Ce n’est pourtant pas une fatalité, car ces accidents peuvent être prévenus. Notamment en contrôlant ses principaux facteurs de risque : hypertension artérielle, diabète, tabagisme, hypercholestérolémie, consommation excessive d’alcool, sédentarité…