Infections nosocomiales : Rambouillet sort les cuivres
11 octobre 2011
Poignées de portes, barres de lits, mains courantes, robinets, plateaux roulants… le centre hospitalier de Rambouillet dans les Yvelines, mise sur le « tout-cuivre » pour lutter contre les infections nosocomiales et la prolifération des bactéries multi-résistantes. Une première en France. La solution sera-t-elle efficace ?
L’inauguration des nouveaux équipements a eu lieu ce vendredi 7 octobre. Au total, 120 mètres linéaires de mains courantes en tube de cuivre, 110 interrupteurs et prises de courant, 31 robinets, des distributeurs de savon ainsi que les 8 lits du service de réanimation seront constitués de « métal rouge ».
Pour justifier ce choix… onéreux, Jean-Pierre Richard le Directeur de cet établissement, se réfère « à 15 ans d’études scientifiques démontrant les qualités antibactériennes du cuivre ». Il précise également avoir opté pour une « politique volontariste de prévention des risques par l’utilisation de matériaux innovants, qui n’ont aucun impact sur la manière de travailler du personnel soignant ».
Une étude pour mesurer les effets
L’installation de ces équipements constitue aussi, le point de départ d’une expérimentation pilote en France. Une étude conduite par le Dr Patrick Pina, chef du service hygiène du Centre hospitalier, est en effet lancée concomitamment à ces changements. Elle doit déterminer si l’efficacité antibactérienne du cuivre se traduit sur le plan clinique par une diminution des maladies contractées à l’hôpital. « Le protocole d’évaluation que nous avons développé va nous permettre de déterminer si le cuivre peut jouer un rôle central dans la prévention des infections à l’hôpital. Nous espérons que les résultats seront aussi prometteurs que ceux des travaux menés aux Etats-Unis », insiste le Dr Pina.
Il fait notamment référence à une étude conduite dans trois hôpitaux américains. Publiée en mai dernier, elle a en effet montré que les dispositifs en cuivre diminuaient de 40% l’incidence des infections nosocomiales dans les services équipés. Il faudra toutefois patienter plusieurs mois avant d’obtenir les premiers résultats de l’expérimentation rambolitaine.