











Accueil » Santé Publique » Médicaments » Information sur le médicament : haro sur le Grand Satan de la pharmacie ?
Dix-huit organisations qui se veulent l’émanation de la société civile font bloc aujourd’hui, pour empêcher que l’Europe n’autorise l’information directe des patients par les laboratoires. A la veille d’une réunion du Conseil des ministres de la Santé ce mardi 10 juin, elles font connaître leur opposition virulente, par une lettre ouverte aux autorités sanitaires des Etats-membres.
Le Bureau européen des Unions de Consommateurs (BEUC), le Collectif Europe et médicament (MIiEF) mais également les Ordres nationaux des pharmaciens français, allemands… tous disent non à l’immixtion des entreprises pharmaceutiques dans cette arène. Les signataires dénoncent en fait, un mélange des genres entre publicité et information.
«Nous préconisons que l’industrie se recentre sur son rôle vital de santé publique dans la découverte de nouveaux médicaments (plutôt que) de se perdre dans des stratégies de communication directe aux patients dont l’objectif est d’augmenter les ventes » tonnent les signataires. A l’appui de leur argumentation, ils avancent l’opposition massive des Européens manifestée à plusieurs reprises depuis 2007.
Oui mais voilà, le débat paraît plus complexe. « L’opposition massive » en question n’est peut-être pas… si massive que cela. D’après un sondage BVA/Destination Santé publié en été 2005, plus de 8 Français sur 10 se déclaraient favorables à une information directe par les firmes pharmaceutiques. Mais sous contrôle des autorités de santé. Et c’est là toute la nuance !
Alors, « l’exception française » pointerait-elle à nouveau son nez ? Peut-être pas. Trois parties sont en fait confrontées. Des organisations qui luttent au nom d’un certain intérêt supérieur du consommateur ; des sociétés industrielles qui ne souhaitent pas, toutes, conquérir cette « liberté » de communiquer ; et des patients qui demandent seulement à disposer d’une information plus claire et néanmoins garantie sur le médicament. Aux ministres, représentatifs de leurs électeurs, de faire le « bon choix »…
Source : Le Collectif Europe et médicament, Commission européenne, 5 juin 2008
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.