Insomnie : avant de recourir aux somnifères…
09 février 2010
Vous faites partie des 10% à 20% de Français qui souffrent d’insomnie ? La solution de votre problème ne passe pas forcément par les somnifères… et leur cortège d’effets secondaires. Plusieurs options s’offrent à vous pour améliorer la qualité de votre sommeil. En tout premier lieu bien sûr, une meilleure hygiène de vie.
Si depuis plusieurs semaines, vous dormez mal la nuit – vous avez du mal à trouver le sommeil ou vous réveillez trop tôt – si vous éprouvez des difficultés à rester vigilant durant la journée, consultez un médecin. Et ne vous étonnez pas s’il vous rappelle d’abord, quelques règles élémentaires d’hygiène de vie :
– Evitez de pratiquer une activité sportive ou de prendre une douche trop chaude juste avant le coucher. Cela élève la température corporelle ;
– Dînez léger, en évitant graisses et alcool.
– Evitez les excitants (thé, café, cola…) après 17h ;
– Maintenez la température de la chambre autour de 18°C ;
– Comme la nicotine est un excitant, les cigarettes du soir empêchent de dormir ;
– Enfin couchez-vous dès les premiers signes d’appel – bâillements, yeux qui piquent, nuque lourde – pour ne pas laisser passer le premier cycle de sommeil. Après cela, vous devrez encore attendre deux heures environ…
« Le respect de ces règles est indispensable », insiste le Pr Yves Dauvilliers, neurologue et directeur du laboratoire du sommeil au CHU de Montpellier. « Ensuite, le médecin recherchera une possible cause secondaire à l’insomnie. Par exemple une maladie comme le syndrome des jambes sans repos ou une dépression. Quant à l’éventualité d’une prescription d’hypnotiques, elle n’est évoquée que plus tard. »
De bien lourds effets secondaires…
Et pour cause. Le Pr Dauvilliers rappelle en effet, les principaux effets secondaires de ces traitements : « des problèmes d’accoutumance (et donc de sevrage, n.d.l.r.) mais aussi de tolérance puisqu’il est souvent nécessaire d’augmenter les doses pour conserver un effet thérapeutique ». Ce n’est pas tout. « asthénie, chutes (notamment chez les personnes âgées, n.d.l.r.), pertes de mémoire et vertiges… » sont aussi fréquemment observés.
Ces traitements doivent donc être utilisés dans les règles de l’art : « trois semaines maximum et à petites doses ». Or ils sont souvent prescrits au-delà de cette durée. Sans compter que d’après un rapport publié en 2007 par la Haute Autorité de Santé, la moitié des psychotropes prescrits en France le serait de manière injustifiée !
« Pour chaque patient, leur effet doit être souvent réévalué avant de renouveler la prescription. Et encore, seulement en l’absence d’alternatives ». Il existe en effet aujourd’hui, des traitements qui n’ont pas les mêmes inconvénients. C’est le cas par exemple de la mélatonine, utilisée dans une forme à libération prolongée. Le Dr Dauvilliers insiste toutefois « sur la nécessité d’en respecter les indications pour obtenir un effet favorable. C’est un traitement réservé à la prise en charge de l’insomnie primaire – donc sans causes associées – chez les 55 ans ou plus ».
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Source : Interview du Pr Yves Dauvilliers, 29 janvier 2010 – Haute Autorité de Santé, Améliorer la prescription des psychotropes chez le sujet âgé, octobre 2007