Insuffisance cardiaque : le suivi à distance fait ses preuves
13 janvier 2017
Syda Productions/shutterstock.com
Mis en place depuis 2005 au CHU de Caen, le programme de « Suivi Clinique à Domicile » est proposé pendant 3 mois aux patients pris en charge pour une insuffisance cardiaque. Un dispositif associant éducation thérapeutique et surveillance à distance reconnus pour améliorer la survie des malades.
Une fois rentré chez lui, le patient hospitalisé au CHU de Caen pour une insuffisance cardiaque reçoit chaque jour un questionnaire interactif sur sa tablette. Il y renseigne des informations sur ses traitements, sur l’évolution de ses symptômes, son alimentation et sa pratique sportive. A l’hôpital, une équipe référente pilotée par les Dr Rémi Sabatier et Annette Belin, cardiologues, reçoit les données en temps réel et se charge de programmer le suivi médical en fonction de l’état de santé du patient. En retour, le malade reçoit « des messages d’encouragement et/ou de mise en garde ».
Une meilleure survie
Chaque année en Basse-Normandie, 200 patients concernés par cette première cause d’hospitalisation chez les plus de 65 ans bénéficient de ce suivi à distance. Une innovation diminuant de « 46% le taux de ré-hospitalisation et de décès ». explique le Dr Rémi Sabatier. A lui-seul, « le taux de réadmission à l’hôpital est de 26,7% pour les patients surveillés par la télémédecine contre 53,4% pour ceux bénéficiant d’un suivi classique ».
Cette avancée s’explique aussi par « un changement de comportement durable des patients. (…) L’éducation thérapeutique et le suivi par la télémédecine permettent en effet au patient de mieux reconnaître les signes d’alerte de l’insuffisance cardiaque et de le rendre proactif dans le suivi de sa maladie ».
Et des économies
Limiter le nombre d’hospitalisations grâce au suivi à distance et à l’implication des malades constitue aussi une source d’économies non négligeables. Chaque année en France, la prise en charge de l’insuffisance cardiaque coûte 1,5 milliard d’euros. Or plus de la « moitié des réhospitalisations pourraient être évitées par une meilleure éducation des patients à la gestion de leur maladie », continue le Dr Sabatier.
A noter : A terme, le CHU de Caen prévoit d’étendre ce suivi à distance aux patients diagnostiqués pour d’autres maladies chroniques comme un diabète ou une insuffisance rénale.
*Suivi éducatif à domicile de l’insuffisant cardiaque