Insuffisance rénale : la moitié des patients non diagnostiqués
09 mars 2023
En France, 5,7 millions de patients souffrent d’une insuffisance rénale chronique. Les complications de cette pathologie engendrent un sur-risque de décès précoce. Mais peuvent être prévenues par l’accès à un dépistage précoce. Faisons le point à l’occasion de la Journée mondiale du rein, organisée ce 9 mars.
« Plus de 5 millions de personnes en France sont concernées par une insuffisance rénale chronique, plus ou moins sévère », étaye la Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation (SFNDT). Et « près de 90 000 malades souffrent d’une maladie rénale chronique sévère », nécessitant une dialyse pour 49 271 patients actuellement en France. Ou une transplantation d’un rein.
Les maladies les plus graves affectant le rein relèvent de néphropathies chroniques, ou encore de maladies vasculaires, congénitales et héréditaires. Sur le long terme, elles entraînent un dysfonctionnement complet de l’organe qui devient alors incapable de filtrer efficacement le sang.
Prendre en charge les reins et le cœur
« La première cause de mortalité des patients souffrant d’insuffisance rénale chronique est l’atteinte cardiovasculaire », prolonge le Pr Patrick Rossignol, néphrologue et médecin vasculaire, membre du SFNDT. Plus précisément, les complications cardiovasculaires relèvent de l’hypertension, du diabète et sont souvent induites par le tabagisme.
Et « le nombre d’années de vie perdues à cause d’une maladie cardiovasculaire augmente proportionnellement avec la gravité de la maladie rénale chronique ». Pour ces raisons, nous proposons « une approche cardio-rénale, associant experts du cœur et du rein pour mieux traiter l’insuffisance rénale et les maladies cardiovasculaires », témoigne le Pr Patrick Rossignol.
Vers un dépistage précoce
Le problème est que l’insuffisance rénale chronique reste « souvent une maladie asymptomatique jusqu’à un stade très avancé, pouvant entrainer de graves complications et un risque de décès prématuré », rappellent les spécialistes de la French Clinical Research Infrastructure Network (F-CRIN).
Dans le détail, un patient sur deux ne sait pas qu’il souffre d’une maladie rénale. Et quand il est pris en charge, la dysfonction rénale est déjà bien entamée. Faute de diagnostic précoce, « le vieillissement des artères et du cœur se trouve accéléré », détaille le Pr Rossignol. Raison pour laquelle le dépistage précoce a toute sa place : « tous les patients de plus de 60 ans diabétiques, hypertendus, obèses ou souffrant de maladies cardiovasculaires devraient ainsi se faire dépister une fois par an ». De quelle façon ? « En réalisant une prise de sang et une analyse d’urine. »
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Source : Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation (SFNDT), France Rein, Agence de la biomédecine, Ameli, le 9 mars 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet