IRM : La France (toujours) à la traîne
26 avril 2013
La France a besoin d’environ 1 260 IRM pour rejoindre la moyenne européenne. ©Centre Gauducheau/ICO
Outil à la fois diagnostic et thérapeutique, l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) est une méthode de plus en plus préconisée. Mais les patients doivent souvent attendre… un mois avant d’y avoir accès. Et la situation n’a guère évolué au cours des dix dernières années…
« En 2013, il faut attendre 30,5 jours en moyenne en France pour obtenir une IRM lombaire à réaliser ‘en urgence’ », indique l’association Imagerie Santé Avenir (ISA). Des résultats fournis par son étude annuelle menée depuis 10 ans avec Cemka-Eval1. Depuis plus d’une décennie, elle observe un délai très important dans notre pays. Ainsi, après une très légère baisse en 2012, il est de nouveau à la hausse en 2013. « Cela s’explique notamment par un taux très faible de nouvelles installations : seulement 28 en un an, alors que les besoins ne cessent de croître. »
« A l’augmentation et au vieillissement de la population s’ajoutent la forte progression des indications de l’IRM », souligne ISA. De plus, les autorités compétentes ont réitéré leur volonté de « diminuer l’exposition médicale aux rayons ionisants, dans un souci permanent de radioprotection. » Le Plan Cancer 2009-2013 prévoyait d’ailleurs pour 2010, un temps d’attente moyen entre 10 et 15 jours. Deux fois moins que le délai actuel.
Un pays sous-équipé et des régions mal loties
Le taux d’équipement en IRM se situe au niveau national à 10,1 appareils par million d’habitants. C’est près de deux fois moins que la moyenne européenne, qui s’élève à 19,5. Et certaines régions présentent un retard encore plus marqué. « Les Pays de la Loire et la Basse-Normandie notamment ont les taux d’équipement parmi les plus bas », indique l’ISA. Par conséquent, « leurs délais d’attente y sont également parmi les plus élevés (45,4 jours et 49,7 jours), soit presque 50 jours ! »
Ces délais sont « synonyme d’inégalité d’accès aux meilleures techniques de dépistage, de diagnostic, de suivi thérapeutique, de bilan d’extension de la maladie », notamment en matière de lutte contre le cancer. Dans certains cas, cela équivaut clairement à une perte de chance. « Un plan massif de rattrapage est demandé depuis plusieurs années », souligne l’ISA. Environ 1 260 nouveaux appareils IRM seraient nécessaires pour « rejoindre la moyenne européenne, se rapprocher du respect des bonnes pratiques et d’exigences éthiques évidentes. »
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot