Ivresse au volant : des tests qui ne tiennent qu’à un cheveu

09 janvier 2015

Aujourd’hui les personnes ayant fait l’objet d’un retrait de permis pour conduite en état d’ivresse doivent passer un bilan sanguin. Lequel doit se révéler négatif afin de pouvoir délivrer le précieux sésame. Pour limiter le risque de faux positifs – lié à la marge d’erreur des tests sanguins – l’Académie nationale de Pharmacie recommande de pratiquer systématiquement des tests capillaires, plus fiables en termes de résultats.

« Dans le cadre d’une suspension de permis de conduire pour conduite en état d’ivresse, les résultats de prélèvements sanguins ne reflètent pas le sevrage ou les habitudes réelles de consommation sur le long terme », déclare l’Académie nationale de Pharmacie. En effet, « les tests de dépistage sanguin présentent une trop courte fenêtre de détection de la consommation d’alcool. Les dosages actuels effectués lors des contrôles médicaux ne présentent pas (…) une spécificité absolue et exposent à des risques de faux positifs ».

Pendant la procédure, la personne peut donc continuer de boire de l’alcool, arrêter sa consommation quelques jours avant la visite médicale et passer l’épreuve du test sanguin sans aucun obstacle. Ce risque de faux positif est par ailleurs décuplé par les fréquentes interactions entre alcool et médicament en cas de prise de barbituriques, de certains antiépileptiques, antidépresseurs, antihypertenseurs ou encore des contraceptifs oraux.

Des tests capillaires

Aujourd’hui, « il est pourtant possible de détecter la consommation d’alcool pendant une période de temps prolongée, même si l’alcool récemment consommé a été éliminé de l’organisme ». Pour cela, l’examen consiste en un prélèvement de cheveux ou de poils, parties du corps où les traces les plus infimes d’alcool sont détectables. « Le marqueur spécifique de la consommation d’alcool, l’éthylglucuronide (EtG), est secrété par le foie, éliminé dans les urines et reste stocké dans ces phanères ».

Cette méthode présente bien des avantages. Comme les cheveux poussent environ d’un centimètre chaque mois, il est possible de suivre l’historique de la consommation. « Ainsi en cas de suspension de permis de trois mois, il suffit d’analyser trois centimètres de cheveux pour prouver l’abstinence ou à l’inverse le maintien de la consommation d’alcool ». Raison pour laquelle l’Académie nationale de Pharmacie recommande que ces tests capillaires soient systématiquement pratiqués lors des contrôles médicaux avant toute restitution du permis de conduire aux personnes sanctionnées pour conduite en état d’ivresse ». Il s’agit d’assurer la sécurité d’autrui sur la route et de repérer des troubles sous-jacents (maladies hépatiques,  alcoolo-dépendance) pour orienter la personne vers un suivi médical approprié.

  • Source : Académie Nationale de Pharmacie, le 6 janvier 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Vincent Roche

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