Jaunisse : un pyjama pour soigner Bébé

28 novembre 2017

La jaunisse, également appelée ictère, est courante chez le nouveau-né. Elle correspond à un stockage excessif de bilirubine, la substance toxique issue de la dégradation de l’hémoglobine. Afin d’améliorer la prise en charge de ce trouble, des chercheurs suisses ont mis au point un pyjama thérapeutique. A terme, il pourrait remplacer le traitement par photothérapie en couveuse.

Le métabolisme du nouveau-né est encore instable. Ce qui explique que certains mécanismes physiologiques ne soient pas encore au point. C’est le cas de l’élimination de certaines substances par le foie. Ainsi, la substance toxique issue de la dégradation de l’hémoglobine, appelée bilirubine, peut être stockée en grandes quantités et des dépôts jaunes visibles se forment au niveau de la peau. C’est l’ictère du nourrisson.

La situation devient dangereuse lorsque la quantité dépasse un certain seuil et que la bilirubine peut endommager le cerveau. Dans les cas graves de jaunisse, seule une transfusion sanguine permet d’éviter des lésions cérébrales. Heureusement, dans la plupart des cas, la photothérapie en couveuse s’avère suffisante.

Efficace donc, ce traitement présente toutefois l’inconvénient de devoir être conduit en couveuse, séparant de fait l’enfant de ses parents. C’est pourquoi des chercheurs suisses du département Biomimetic Membranes and Textiles de l’Empa ont développé une alternative thérapeutique.

Se soigner dans les bras de maman/papa

Les chercheurs ont développé des fibres optiques, tissées avec des fibres traditionnelles dans une étoffe satinée. « Les fibres optiques présentent ici particulièrement peu de points de croisement avec le fil traditionnel ainsi qu’une courbure idéale, de sorte que la lumière est diffusée uniformément sur le tissu », expliquent les concepteurs.

Objectif, que le tout petit puisse être soigné tout en restant dans les bras de ses parents. « Etant donné que le pyjama, s’il est commercialisé, pourra être fabriqué de manière à diffuser sa lumière uniquement vers l’intérieur, à savoir vers la peau de l’enfant, celui-ci n’aura pas besoin de porter un masque de protection gênant », précisent les chercheurs.

Enfin, « les textiles photoniques sont lavables et bien tolérés par la peau », ajoutent-ils. A tel point que « le tissu de satin, souple, correspond au confort d’une grenouillère type », assurent-ils.

  • Source : Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche, Empa, 31 octobre 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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