Kératose solaire : la surveillance s’impose
15 avril 2015
Il est important de faire surveiller sa peau par un dermatologue au moins une fois par an ©Phovoir
Largement méconnue, la kératose solaire touche près de 20% des plus de 60 ans. Inesthétique et potentiellement cancéreuse, cette lésion de la peau signifie que notre capital soleil s’est épuisé. Et selon le Dr Isabelle Gallay, dermatologue à Caen, « toute kératose est à surveiller ». Explications.
« Pour nous dermatologues, une kératose solaire, c’est en réalité une lésion pré-cancéreuse », indique le Dr Gallay. « Toutes ne vont pas se transformer en cancer de la peau. Mais comme nous ne savons pas encore identifier quelles lésions risquent de devenir cancéreuses, il est important de toujours faire surveiller une kératose ».
De quoi s’agit ?
« Généralement une kératose actinique, ou kératose solaire, se manifeste au début par l’apparition de petites lésions rosées », explique le Dr Gallay. « Elles s’individualisent de la peau saine. Dans les premières semaines, elles peuvent s’estomper, disparaître et revenir. Ensuite, au bout de plusieurs mois, elles finissent par se fixer. Si leur aspect se modifie : ulcération, épaississement, saignement .il devient urgent de consulter un dermatologue ».
Bras, mains, visage, cuir chevelu… Toutes les parties du corps exposées au rayonnement solaire peuvent abriter une kératose actinique. Les femmes et les hommes sont par ailleurs touchés de manière à peu près équivalente. L’âge en revanche constitue un réel facteur de risque, ces lésions apparaissant dans leur majorité des cas après 65 ans. Toutefois, certaines kératoses peuvent apparaître plus précocement.
Qui est concerné ?
« Les personnes dont le phototype est considéré comme clair sont davantage victimes de kératoses solaires. Mais le principal facteur de risque reste les expositions régulières et répétées au soleil, tout au long de la vie », souligne le Dr Isabelle Gallay. Ce qui explique pourquoi certaines populations présentent un niveau de risque bien plus élevé. C’est le cas des sportifs amateurs et professionnels, des agriculteurs, des marins. Autant de professions qui imposent une activité en extérieure.
La kératose solaire est un véritable signal d’alarme. Elle indique en premier lieu que le capital soleil commence à s’épuiser, et elle est le marqueur d’un excès d’exposition. Pour se prémunir de la kératose actinique mais aussi des risques de cancers cutanés, il est capital de se protéger efficacement du rayonnement solaire : de porter un chapeau, des vêtements adaptés, et de s’enduire de crème solaire à indice de protection d’au moins 30.
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Source : Interview du Dr Isabelle Gallay, 29 mars 2015
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon