L’accès aux antirétroviraux n’est pas tout

28 novembre 2001

La diminution générale du prix des antirétroviraux ne sera vraisemblablement pas suffisante pour rendre ces traitements accessibles à tous les malades du SIDA !
L’information est malheureusement des plus fiables… Elle provient d’un congrès organisé récemment, à Baltimore (USA), par le Fonds mondial contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose. Il a rassemblé 80 chercheurs des centres de recherche les plus prestigieux tels que les Instituts américains de la Santé (NIH), l’université Johns Hopkins et le CDC d’Atlanta. Et bien sûr les organisations internationales spécialisées, OMS et ONUSIDA.

Ce rendez-vous a clairement mis en évidence les limites actuelles des antirétroviraux. Il apparaît ainsi évident qu’ils ne suffiront pas, à eux seuls, à stopper la pandémie de VIH/SIDA. Le problème vient des failles qui, dans les pays affectés, subsistent en matière de logistique sanitaire.

Thomas Quinn et Ronald Gray, de l’Université Johns Hopkins, soulignent en effet que les infrastructures, qu’il s’agisse de formation professionnelle ou de distribution des soins, sont très perfectibles. Un investissement massif dans le domaine de la logistique est donc indispensable “.

Un point de vue approuvé par Seth Berkeley, président de l’Initiative internationale pour un vaccin contre le SIDA (IAVI). Selon lui, il serait ” naïf de penser qu’une baisse du prix des antirétroviraux permettra de rendre ces traitements plus accessibles. Non seulement la logistique doit être améliorée, mais encore les programmes de soin devront nécessairement s’accompagner de campagnes de prévention “…

Vous avez dit naïf ? Sans doute était-il bon de provoquer une réunion internationale pour rappeler cette vérité première : le médicament n’est jamais qu’une partie de la solution à la maladie. Le médecin et les infrastructures sont indispensables… et presque partout absents dans les pays les plus atteints.

  • Source : The Lancet, 10 novembre 2001

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