L’acide folique : indispensable avant la grossesse

02 février 2004

Le Collège national des Gynécologues Obstétriciens (CNGOF) recommande la prise quotidienne de 0,4mg d’acide folique (vitamine B9) pour les femmes désirant un enfant. Un geste simple qui pourrait réduire de 40% à 72% le risque de survenue du Spina Bifida.

Autrement appelé anomalie de fermeture du tube neural, ou encore anencéphalie, le spina bifida se caractérise par des malformations du système nerveux central responsables de handicaps sévères, souvent incompatibles avec la survie. Janine Goujard est Directeur de recherche émérite à l’INSERM, et épidémiologiste. Elle travaille notamment sur les malformations congénitales.

En France, il y a chaque année 350 à 400 nouveaux cas de spina bifida. Près de 100 enfants vont naître avec ce handicap majeur. Pour les autres cas, les femmes enceintes choisissent une interruption volontaire de grossesse. ” Des choix cruels, alors que ce type de malformations peut facilement être prévenu. ” Il est primordial d’intervenir avant que l’embryon ne soit atteint. Cette supplémentation doit être entreprise dans le mois qui précède la conception, de façon à amener le taux sanguin de folates à un niveau optimal. Par ailleurs, la supplémentation devra se poursuivre au cours des deux premiers mois de grossesse. Or il est très difficile de faire passer ce message de prévention, car il faut agir en amont de la grossesse.

Difficile, mais réalisable. Il suffit pour cela d’employer la bonne méthode. La preuve, les Etats-Unis ont réussi à diminuer de 19% l’incidence des anomalies de fermeture du tube neural. Comment ? En ajoutant de l’acide folique dans certains aliments. Au Canada, au Chili, en Hongrie, les autorités sanitaires ont même décidé d’ajouter de la vitamine B9 dans le pain avec des résultats très encourageants.

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