L’amiante : une bombe à retardement

25 septembre 2001

Le nombre de cancers liés à l’amiante ne cesse d’augmenter. Et cela dans les pays tant en développement qu’industrialisés !
Les experts réunis hier, à Berlin, à l’occasion du 11ème Congrès de la Société européenne de Pneumologie, font état de chiffres pour le moins inquiétants. A tel point qu’ils assimilent le risque constitué par l’amiante à celui d’une véritable bombe à retardement

Il y aurait encore chaque année 30 000 nouveaux cas de cancers dus à l’amiante. A raison de 20 000 cancers du poumon et 10 000 mésothéliomes de la plèvre, en Europe occidentale, en Amérique du Nord, au Japon et en Australie… Pourtant, la plupart des Etats concernés ont déclaré l’amiante hors-la-loi ! Certains même, comme la Belgique, ont pris des mesures concrètes dès 1975…

C’est là que l’expression bombe à retardement prend toute son ampleur… Car les effets de l’amiante peuvent se manifester plusieurs dizaines d’années après une exposition répétée… Ainsi l’augmentation du nombre de cancers devrait-elle se poursuivre jusqu’aux années 2010-2020 ! En France, les cas de mésothéliomes augmenteront, d’ici là, de 25% tous les trois ans !

Deux millions de tonnes d’amiante sont encore produites chaque année dans le monde. La Russie, la Chine et le Canada en fournissent les trois-quarts. Ils exportent en majorité vers les pays en développement. C’est là que, selon les congressistes assemblés à Berlin, ” des millions d’individus sont actuellement exposés à l’amiante “…

Paul De Vuyst, co-président du congrès, appelle à la création d’une ” Task force ” européenne. Elle centraliserait les données concernant l’amiante et ciblerait les groupes susceptibles de bénéficier d’un traitement. La bataille, assurément, sera longue…

  • Source : Société européenne de pneumologie, 24 septembre 2001

Aller à la barre d’outils